ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Jésus le charpentier





La métanoia, ou révolution culturelle :
la mort du père


Sommaire

Du fils naturel au fils de Dieu

La Métanoïa
L’épée de la division
La haine du père
La mort du père
- Le logion
- Filiation ou adoption ?
- Axiome révolutionnaire
La main à la charrue

Le défi et la crise

La bonne nouvelle




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Dieu, père par adoption ou par nature ?



Mt 8:21-22



Un autre d’entre ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père.

Mais Jésus lui répondit : suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs morts.


Lc 9:59-60

Il dit à un autre : suis-moi.

Et il répondit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père.


Mais Jésus lui dit : laisse les morts ensevelir leurs morts,

et toi va annoncer le Royaume de Dieu.



   Il convient de se rapporter à l’expérience spirituelle que Jésus avait connue dans le désert, et qui avait abouti à l’intuition lumineuse que Dieu était père, et père des vivants. Jésus avait eu sa propre théophanie, quoique d’une façon intérieure et secrète. Si Dieu se manifestait à lui, c’était sans doute pour s’approcher des hommes d’une façon nouvelle et pour fonder un mode nouveau d’exis­tence. C’est sous l’éclairage de cette révélation que Jésus fut en mesure de se mesurer avec Moïse et de porter sur le judaïsme une critique profonde et radicale.

   Selon le judaïsme, Dieu est père des hommes par adoption, en raison d’une alliance qu’il a passée avec la race d’Abraham. L’existence humaine apparaît ainsi doublement limitée, puisqu’elle ne se définit que par la génération, et qu’il ne s’agit que de la génération d’Abraham.
   Or, dans une économie fondée sur la génération, la vie des hommes n’est qu’une existence pour la mort. En effet, l’homme ne parvient à sa personnalité complète qu’en tant qu’il est père d’un fils. Mais, d’autre part, celui-ci n’est tout à fait autonome et l’homme n’est parfait que par la mort du père. Ainsi la mort devient-elle le pivot du processus humain. L’existence se trouve définie par la mort et non par la vie. Cette économie explique la fonction fonda­mentale exercée dans le judaïsme comme dans les autres civilisations anciennes par la cérémonie d’ensevelissement : l’individu parvenait à sa stature d’homme au moment de sa mort !
   Quant à Dieu, qui se trouve au-dessus du pro­cessus, il n’est qu’un Dieu des morts, son regard ne couvre que l’espace d’un immense tombeau.

   Le Dieu que Jésus manifeste est un père tout à fait nouveau, car il le devient par une relation person­nelle et directe avec les hommes, sans la médiation d’une génération d’homme. Est-ce à dire que tout homme est fils de Dieu par génération divine ? On trouve des raisons de cohérence qui nous pous­seraient à le croire.
   Quoi qu’il en soit il semble bien que, naissant de Dieu, l’homme se trouve libéré des conditions qui le lient à la légitimité d’une généalogie en même temps qu’il échappe à la mort propre à sa généra­tion. Il est une existence pour la vie. Mais alors, qu’est la mort dans son phénomène physique ? La conviction qu’en a eue l’Église est susceptible de nous indiquer celle de Jésus, elle était un sommeil, moment de passage d’un temps à l’autre « L’enfant n’est pas morte, mais elle dort » (Mc 5:39 ; Mt 9:24 ; Lc 8:52 ; Jn 11:11).




c 1976




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tk232000 : 22/06/2020