ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Judas




Notes sur une méthode de lecture des fragments évangéliques sur Judas




2- Les évangiles et « Jésus-Christ »



Jésus n’a pas donné de signes pour qu’on le reconnaisse comme Christ



PROLOGUE

INTRODUCTION

REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES

DU JUDAS DE L’HIS­TOIRE AU JUDAS DES RÉCITS

ÉPILOGUE

ANNEXES
- Méthode de lecture
  - Le Christ et Jésus
  - Évangiles et Jésus-Christ
    . Jésus dans les évangiles
    . Jésus n’a pas donné de
      signes

  - Le Jésus-Christ de la foi
  - L’interprétation
- Bibliographie


. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

   Étant donné qu’il n’y a pas sur Jésus de documents autres que les évangiles, il nous est impossible de soumettre le Jésus-Christ qu’ils décrivent à une critique historique. Nous pouvons cependant l’examiner dans son image et dans sa condition d’homme, afin de savoir s’il est vraiment un étant historique. Pour qu’il soit tel, il faut non seulement qu’il ait existé, mais qu’il corresponde aussi aux catégories de l’histoire. Or en soumettant Jésus-Christ à la critique de son être, on trouve des raisons de douter qu’il soit une personne de l’histoire.

   En supposant même que Jésus était le Christ incognito dans la personne d’un homme, il n’aurait pas pu donner des signes convaincants qu’il était le Christ, parce que dans les Écritures l’image de celui-ci restait floue et susceptible de différentes interprétations : les signes apparaissent arbitraires. Seul un Jésus déterminé par une image codée selon un système d’interprétation christologique pouvait donner de tels signes. Le Jésus qui, dans les évangiles, donne des signes de reconnaissance n’est donc pas un homme de l’histoire, mais un homme déjà désigné Christ selon un code messianique.
   En admettant que Jésus ait donné tous ces signes, s’il y avait des gens qui auraient dû croire c’étaient sans aucun doute ses disciples. Or, au commencement, ceux-ci n’ont pas cru qu’il était le Christ mais un prophète, et à la fin, lorsqu’il a été pris et condamné, ils l’ont renié et abandonné, s’étant scandalisés de lui. Ils ont eu honte d’avoir été ses disciples, convaincus, eux aussi, qu’il était un faux prophète. Mais si, pour eux, Jésus n’avait été qu’un faux prophète, toute sa vie n’avait été qu’une tromperie et un mensonge pour lesquels il méritait la mort. Ils avaient de lui cette même image d’homme que les responsables du Judaïsme qui le firent condamner à la croix.

   Les apôtres ne crurent que Jésus était le Christ qu’après sa mort. Cela prouve que, de son vivant, ils n’avaient pas reconnu des signes qui les motivent à y croire, ni même à se poser la question. Quant à Paul, après avoir combattu l’Église qui croyait que Jésus était le Christ, il y a cru lui aussi. Pour lui Jésus-Christ était le Fils de Dieu qui, venant dans le monde en forme d’homme, a anéanti sa forme divine pour n’apparaître que comme un homme (Ph 2:6-8). Mais en témoignant que Jésus était le Christ, il nous fait aussi comprendre que, de son vivant, Jésus n’avait pas donné de signes de sa divinité, car celle-ci fut « anéantie », occultée par la chair de l’homme. On peut ainsi comprendre pourquoi Paul ne s’occupa pas du Jésus de l’histoire, sinon en relation à sa mort et à sa résurrection. S’il appelle, lui aussi, à croire que Jésus est le Christ, il veut que cette foi se fonde sur le témoignage que Jésus lui- même en donne par son Esprit, dans le cœur des hommes disposés à croire.



juillet 1987




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