ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Notes sur une méthode de lecture des fragments évangéliques sur Judas |
3- Le Jésus des évangiles est le Jésus-Christ de la foi |
Le récit des disciples d’Emmaüs |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES - Méthode de lecture - Le Christ et Jésus - Évangiles et Jésus-Christ - Le Jésus-Christ de la foi . Le Jésus-Christ de la foi . Les disciples d’Emmaüs - L’interprétation - Bibliographie . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Avant de voir quels sont les signes qui conduisirent les disciples de Jésus à croire qu’il était le Christ, je m’arrêterai sur un passage dans lequel apparaissent la raison et les motivations de leur foi. Il s’agit du récit des disciples d’Emmaüs. Deux jours après la mort de Jésus, deux disciples vont de Jérusalem à Emmaüs, pensifs et tristes, parlant de Jésus dont la fin demeure incompréhensible par rapport à sa vie. Sur le chemin, ils rencontrent un homme qui leur adresse la parole : « De quoi, vous entretenez-vous en marchant ». Et ils lui répondirent : « De ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple, et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées. Il est vrai que quelques femmes d’entre nous ont été fort étonnées : s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit, mais lui, ils ne l’ont pas vu. Alors Jésus leur dit : ô hommes sans intelligence et dont le cœur est lent à croire à tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses et qu’il entre dans sa gloire ? Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24:13-27). Ce récit est la narration, sur le modèle d’une apparition, du surgissement de la foi que Jésus était le Christ chez les disciples. Bien qu’il soit intérieur aux consciences ce fait, par son impact dans la vie des hommes et dans les cultures, a la portée d’un événement. Dans le récit, celui-ci se traduit en une rencontre des disciples avec Jésus lui-même, sous l’apparence d’un étranger inconnu. « Deux disciples », qui personnifient dans le récit tous les disciples de Jésus, aussi bien inconnus que connus. Deux jours seulement après la mort de Jésus, ils se rendent de Jérusalem à Emmaüs, villes réelles mais prises dans un sens allégorique encore à découvrir. Toujours tristes, mais plus angoissés, ils marchent en parlant de lui dans une nouvelle perspective. En effet, des femmes de leur entourage sont allées au tombeau et, le trouvant vide, ont vu des anges qui leur ont dit que Jésus était vivant. Quelques-uns parmi eux se sont rendus eux aussi au tombeau, et ont « trouvé les choses comme les femmes avaient dit » (Lc 24:1-12 ; Jn 20:1-10). Un signe miraculeux les a donc fait sortir de l’angoisse et de la contradiction dans laquelle ils étaient tombés au sujet de Jésus. Ce que les anges disent aux femmes n’est que la signification du signe : Jésus n’est plus parmi les morts, mais il est vivant. Bien que l’énigme de Jésus ne se dissipe pas encore dans leur esprit, ils possèdent maintenant la clé pour pouvoir le résoudre : Jésus est le Christ. Dans le récit, le rôle de Jésus est joué par l’étranger. Comme tel, il représente le Christ dans sa double situation d’incognito : dans la chair de Jésus et dans les Écritures. Les disciples ne le reconnaissent pas. Son visage leur reste caché, comme il l’était en Jésus, et aussi dans les Écritures. L’étranger-acteur, ne le découvre pas, mais il le manifeste par sa parole. Il reproche aux disciples de ne pas avoir eu l’intelligence de la foi au Christ et d’avoir été lents à en détecter les signes. Et il donne le principe de l’intelligence de la foi : comprendre Jésus par les Écritures. Il fallait que le Christ souffre ces choses, à savoir la passion et la mort, et qu’il entre dans sa gloire par la résurrection. À ce moment du récit, Jésus ne donne pas de signes, mais il révèle sa personnalité christique, laissant aux disciples la tâche de la découvrir dans tous ses détails par les mêmes Écritures. L’évangéliste, en écrivant « et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait », décrit l’interprétation que les disciples ont fait des Écritures afin de pouvoir connaître le Christ au niveau de la révélation. C’est dans les Écritures que repose la révélation de Dieu sur le Christ, et je dirai sur son essence, qui seule peut résoudre l’énigme de Jésus, c’est par elles qu’ils peuvent être en mesure de le déchiffrer. |
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t643200 : 13/12/2017