Sommaire
Introduction
Situation actuelle de l’herméneutique biblique
- Spinoza
- Schleimacher
- Strauss et Feuerbach
- Barth
- Bultmann
- Bonhœffer
- Ricœur et Ebeling
- L’herméneutique générale
Herméneutique et critique du langage
Structure anadygmatique du discours
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Schleimacher et le début de l’herméneutique contemporaine
Par la suite, je me suis consacré à la lecture de Schleimacher ainsi que de Strauss et de Feuerbach, qui se placent l’un au début, l’autre à la fin du romantisme allemand. Je considère cette période comme étant celle de l’incubation de l’herméneutique contemporaine.
De Schleimacher, je n’ai pu lire que les Discours. Tout en ayant conscience de suivre Spinoza, le théologien allemand le dépasse cependant, en ce qu’il place la religion au niveau d’une piété simple et inculte, mais au sommet de la sagesse comme intuition de l’unité de l’univers, entre la métaphysique et la morale. Peut-être se rapproche-t-il moins de Spinoza que des grands mystiques du douzième siècle, tel que Maître Eckhart. Mais spinozienne sans doute est la thèse de la séparation de la religion de la connaissance conceptuelle.
Bien que je ne connaisse pas l’Herméneutique de Schleimacher, il me semble qu’à partir de ce principe nous sommes obligés de penser que le grand théologien bouleverse le critère d’interprétation de l’herméneutique classique, en ce qu’il substitue l’intuition et le sentiment à la certitude historique et ontologique. Son but est de sauvegarder l’indépendance de la religion et celle de la raison dans deux domaines parfaitement distincts, sans possibilité de les confondre. Pour employer une image qui lui est chère, je dirai qu’il a voulu empêcher Prométhée – la raison – de s’emparer du feu – la saisie de Dieu pour unité du réel – pour le réserver exclusivement aux dieux.
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