ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Quelques notes sur l’herméneutique





Situation actuelle de l’herméneutique biblique


Sommaire

Introduction

Situation actuelle de l’herméneutique biblique
- Spinoza
- Schleimacher
- Strauss et Feuerbach
- Barth
- Bultmann
- Bonhœffer
- Ricœur et Ebeling
- L’herméneutique générale

Herméneutique et critique du langage

Structure anadygmatique du discours



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Strauss et Feuerbach :
la mise en question radicale des textes bibliques


   Malgré lui, Prométhée vint à la fin du romantisme dans les personnes de Strauss et de Feuerbach et réussit à voler le feu aux dieux. J’associe intimement Strauss et Feuerbach car leur œuvre représente la mise en question radicale et critique des textes bibliques, à l’égard de leur valeur tant historique qu’ontologique. Strauss et Feuerbach se sont successivement partagé la tâche, l’un attaquant l’historicité des récits, l’autre leur prétention à la vérité.

   C’est maintenant que l’influence de Spinoza devient décisive. À mon avis, la critique de Strauss non seulement n’est pas dépassée, mais reste aujourd’hui provocatrice, surtout en raison de l’étude structurale des récits. Voulant parvenir à l’historicité de l’événement il se trouve, à l’aboutissement de son travail et à son propre étonnement, en face de mythes ! Et il s’arrête là, incapable de continuer comme herméneute cette démarche qu’il avait commencée comme critique. Car le dernier chapitre de l’œuvre ne constitue pas un schéma d’une théorie d’interprétation, mais une espèce de fuite dans le système d’Hegel. Il lui manquait une science de la signification capable de lui faire comprendre le mythe, et une puissance critique apte à pénétrer la structure intime du discours religieux.

   Feuerbach a eu cette puissance critique. Il soumet à l’analyse critique ce même discours que Strauss avait fait objet de la critique historique. Il découvre que le discours religieux n’est qu’un renversement : on a fait Dieu l’universalité des prédicats eux-mêmes, en leur attribuant l’existence du sujet. Le discours religieux est une aliénation, en même temps qu’il est une connaissance illusoire.
   Je partage l’opinion de J.-P. Osier (dans la présentation de L’essence du christianisme) selon laquelle une telle découverte impliquait la négation de l’herméneutique, car s’il y a un renversement, il n’y a pas non plus de sens à reprendre mais un redressement du discours, sa déstructuration. Le nouveau discours ne serait pas herméneutique, au sens d’une continuation avec le précédent, mais complètement nouveau, tout à fait autre, car le premier n’était pas un vrai discours. On comprend que L’essence du christianisme, au lieu de donner naissance comme chez Schleimacher à une nouvelle réforme, engendre la critique matérialiste, qui trouvera en Marx et Engels, Freud et Nietzsche, les artisans des nouvelles générations.



1969




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