Sous le régime monarchique :
Saül
Saül fut proposé comme roi par
Samuel et le
peuple l’accepta. Beau par son charme royal, il n’était pas pour autant honnête et juste. Peut-être le fait qu’il fut trouvé par
Samuel lorsqu’il recherchait ses ânesses, s’offrait comme indice qu’il était sur le chemin du pouvoir ! «
Ayant pris sa royauté », il se montra capable de guider le
peuple dans ses combats pour son indépendance «
et il fit la guerre de tous côtés contre ses ennemis : contre Moab, les Ammonites, Édom, le roi de Çoba et les Philistins… et agissait en sauveur » (
1 S 14:47). Mais était-il parvenu à savoir le conduire aussi politiquement ? Différents faits nous permettent d’en douter.
Samuel ordonna à
Saül au nom de
Dieu de tuer par anathème les
Amalécites pour avoir jadis coupé la route à
Israël quand celui-ci montait en
Égypte (
1 S 15).
Saül obéit ! Parvenu avec l’armée à la ville de
Habilla, il l’attaque et l’occupe, en la soumettant aussi à l’anathème, mais en en soustrayant la vie du roi
Agag, pour en partager avec
le peuple les biens dont il l’avait dépouillé.
Samuel fut sévère avec lui pour ne pas avoir soumis
le roi et ses biens à l’anathème, et le destitua au nom de
Dieu de sa charge de roi. Mais tout en reconnaissant pour le moment qu’il était encore roi, il lui ordonna de lui remettre
Agag, qu’il tua lui-même, comme exécutant un acte de
Dieu (
1 S 15:32-33). Il tuait
Agag au nom de
Dieu, pour s’attribuer par le même nom le pouvoir de règne. Le lecteur me pardonnera si à ce moment me revient à l’esprit le blasphème «
Dio boia »,
dont je viens de parler.
Dieu n’accomplit la justice parmi les hommes que par la mort du pécheur ! Telle apparaît la conviction de
Samuel, qui tue un pécheur présumé de ses propres mains, devenues l’épée d’un
Dieu tueur. On dirait qu’il faisait tout pour que l’État ne devienne pas un règne mais demeure un état judiciaire, dont il avait le pouvoir !