ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La recherche historique de Jésus





Croire et penser :
les langages de la foi


Sommaire

Parole de Dieu et recherche historique

Méthode d’approche référentielle

Discours religieux et analyse référentielle

Croire et penser
  - Fondement de crédibilité
  - Langages de la foi
  - Code et mythe
  - Phénoménologie
  - Mythe et religion
  - La parole de Dieu
  - La théologie
  - Le phénomène de foi
  - Foi et raison

Esquisse d’un portrait de Jésus

Les évangiles, tombeau de Jésus




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   Nous avons dit (1) qu’il y a un triple langage par des « signes » : de signalisation, de signification, de reconnaissance.

   Si nous ne connaissons pas une personne, il faut qu’elle présente des lettres de créance, des documents certifiants qu’elle est bien ce qu’elle dit être. En ce qui concerne Dieu, ces lettres de créance sont les « dits » miracles : des phénomènes qui, se refusant à être expliqués par l’expérience, sont attribués à Dieu.
   Mais le miracle n’est pas une preuve, ni un « argument », car nous ne connaissons pas les limites de notre science. Ils ne peuvent donc avoir une valeur que s’ils sont considérés comme tels, et ils ne le sont que par un « code » qui les détermine et les fixe comme dépassant la compréhension de la raison.
   Dans les religions, on a reconnu la présence de Dieu par l’éclair, le tonnerre, les catastrophes, la mort subite, une naissance monstrueuse, une conversion subite, une guérison, etc. Il s’agit de phénomènes « codés », la codification variant selon le système de foi. En effet, dans toute religion existent des normes – et donc des codes – qui établissent les conditions du phénomène miraculeux ; par exemple, les conditions établies par l’Église catholique pour reconnaître les miracles dans les procès de béatification ou dans les guérisons (Voir Lourdes). Il faut prendre aussi en compte la littérature apologétique, dans laquelle on revendique l’authenticité des « miracles » chrétiens contre les « pseudo-miracles » non-chrétiens, qui sont attribués au diable, à la crédulité des témoins, à la magie, à la prestidigitation…
   Considérer les miracles comme une preuve est non seulement une erreur grossière, mais aussi un instrument de l’idéologie propre aux religions pour appuyer leur hégémonie sur les autres ou leur prétention à l’unicité de leur vérité.

   Il n’existe rien dans la nature – le ciel, la terre, la mer, les abîmes – qui ne soit considéré comme langage de Dieu : les mouvements des planètes, la lumière des étoiles, le cours des comètes, la foudre, le tonnerre, les tremblements de terre, la migration des oiseaux, les habitudes des animaux, le langage des hommes, ne sont pas considérés dans leur sens littéral, et donc linguistique, mais dans un « sur-sens » qu’ils possèdent en prenant leur signifié comme signifiant d’un autre signifié.
   Chacun de ces phénomènes est considéré comme un complexe de signes, par un « code » approprié. En effet, il suffit de regarder l’histoire des religions pour découvrir l’existence de codes : pour la foudre, pour les comètes, pour la migration des oiseaux, pour les rêves, pour les tremblements de terre, pour les conversions même. Étant codés, tous ces phénomènes constituent des signes, et donc un langage. Ne peuvent lire ce langage que ceux qui ont la possibilité de connaître ce code.

   Le message de la parole de Dieu ne pouvant être connu que dans le cadre du dire de Dieu, il nécessite lui-aussi des signes pour être reconnu comme tel. Or les signes de cette reconnaissance ne sont pas objectifs mais subjectifs, de la personne du locuteur à celle de l’auditeur ou du lecteur.
   Il s’agit de phénomènes de correspondance entre le message et la vie : le message correspond au désir profond d’existence, désir de paix et de justice, de consolation, de force, de joie, de décision… Mais cette correspondance aussi est codée, car tous ces phénomènes doivent satisfaire à des conditions pour être signes du message de Dieu.

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(1)
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c 1990




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