La recherche historique de Jésus

   Le problème de ce triple langage de la foi (1) réside dans les codes, comme le problème de tout langage. Bien que distincts, ces trois langages demeurent unis, car restant dans le statut du performatif de foi. Il y a donc un fondement unique de ces codes : le mythe.

   Le mythe vient à l’état naïf de la conscience. La conscience se trouve seule et unique devant le spectacle du monde, l’homme connaît l’expérience du monde et lui-même, tout lui vient du dehors par l’expérience, qui trouve en lui l’un de ses devenirs. L’homme est porté à trouver derrière les sensations l’autre ego, comme par analogie : l’analogie de l’ego des origines par rapport à celui qui constitue l’aboutissement. Il trouve dans la nature et en lui-même le signe de cette présence de l’ego par des phénomènes qui posent une limite à l’expérience, mais il ne peut les représenter que par le transfert de son moi.

   Les dieux sont le transfert de soi dans le non-être de son origine et de sa finalité, les héros sont transfert dans la dimension de la possibilité de son devenir. Une fois les dieux et les héros posés, l’homme ne peut voir l’expérience du monde que comme signe de la manifestation de la puissance de Dieu, ainsi que de sa volonté et de sa pensée pour lui.

   Mais ce que ces langages disent n’est que la réponse à ce qu’il cherche à connaître de sa vie : c’est son transfert qui lui revient comme réponse.

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(1) Voir