ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La référence aux Écritures et les controverses entre juifs et chrétiens
au sujet du Christ





L’action des apôtres


Sommaire

Avertissement au lecteur

Introduction

Le Christ et les Écritures

La foi en Jésus-Christ

Le Christ selon les apôtres

L’action des apôtres
- Introduction
- L’attitude conciliatrice de
  Pierre

  . Le discours
  . L’attitude
- La rupture d’Étienne
- Les discours de Pierre et
  Étienne
- De la trêve à la persécu-
  tion
- Le silence sur Judas




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

L’attitude conciliatrice de Pierre :
le discours


   Pierre tint son discours le jour de la Pentecôte, lors d’une rencontre de nombreux juifs et d’hommes « pieux » du judaïsme venus des différentes parties de l’empire. Un phénomène extraordinaire fut censé se produire, à l’opposé de celui qui eut lieu à la tour de Babel : ils se comprenaient chacun dans sa propre langue, et « ils furent tous remplis du Saint Esprit » (Ac 2:4).

   « Hommes israélites, écoutez ces paroles ! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu’il a opérés au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes ; cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la préscience de Dieu, vous l’avez crucifié et vous l’avez fait mourir par les mains des impies. Dieu l’a ressuscité… Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Ac 2:22-24 ; 36).

   En appelant « israélites » ses auditeurs, Pierre les rattachait à Jacob, le père du peuple, qui avait reçu ce nom de Dieu après son combat victorieux contre l’ange : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël, parce que tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as été vainqueur » (Gn 32:29). Ils sont « israélites », enfants de ce peuple que Dieu avait béni par l’oracle d’Isaac à Jacob : « Que des peuples te soient soumis, et que des nations se prosternent devant toi » (Gn 27:29).

   Pierre leur annonçait l’accomplissement de cette bénédiction afin qu’à leur tour ils la transmettent aux nations où ils habitaient. « Dieu a fait Christ et Seigneur ce Jésus que vous avez crucifié » : nouvelle joyeuse et exaltante, mais aussi douloureuse et humiliante pour les juifs, car elle leur déclarait l’accomplissement des bénédictions de Dieu mais les menaçait en même temps d’une malédiction. Mais Pierre, dans son discours, se montra aussi persuasif que captivant, convaincu que la foi en sa parole triompherait de tout ce qu’on avait pu entendre sur Jésus de la part de ceux qui l’avaient crucifié.
   Tout d’abord, il mit ses auditeurs en état de comprendre les actes de Jésus, qui n’avait pas transgressé la Loi mais avait réalisé des prodiges pour l’accomplir, selon les promesses de Dieu. Ce n’étaient pas les actes d’un homme en révolte contre Dieu, mais ceux du fils que Dieu avait envoyé pour accomplir l’œuvre que la Loi ne pouvait pas réaliser : la libération du péché et de ses malédictions. Il les renvoya au souvenir de ce qu’ils avaient vu : les aveugles recouvraient la vue et les boiteux marchaient, les lépreux étaient purifiés et les sourds entendaient, les morts ressuscitaient et les démons étaient chassés (Lc 7:22). Jésus n’avait pas violé la Loi, comme on l’en avait accusé, mais l’avait accomplie, la menant aux fins pour lesquelles elle avait été proclamée.

   On remarquera le manque d’agressivité de l’accusation de Pierre et l’absence de toute condamnation. Le participe passé « livré » de sa déclaration ne fait pas allusion à un jugement, mais à une médiation qui associe la crucifixion de Jésus aux desseins arrêtés de Dieu. La volonté de ceux qui l’ont livré s’inscrit dans le mystère de la grâce de Dieu avant d’être entraînée par le péché.
   Le but de Pierre était d’appeler ses auditeurs à la repentance et à la conversion, et non de les juger : « Sauvez-vous de cette génération perverse » (Ac 2:40), dit-il dans l’exhortation finale. Qui était cette « génération perverse », sinon les juifs, dont les pères avaient persécuté les prophètes et oublié le sens des Écritures ?

   La foi que Pierre leur demandait était beaucoup plus qu’une confession de foi en Jésus-Christ : il exigeait la reddition à son pouvoir. Puisque Dieu avait oint Jésus en le faisant hériter les promesses, le peuple juif ne pouvait croire en lui qu’en lui remettant le droit d’héritage dont il était porteur.
   « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (Ac 2:36). Bouleversés, ses auditeurs se repentirent, crurent et furent baptisés.




10/02/1999




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tj40411 : 22/08/2020