ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La référence aux Écritures et les controverses entre juifs et chrétiens
au sujet du Christ





L’action des apôtres


Sommaire

Avertissement au lecteur

Introduction

Le Christ et les Écritures

La foi en Jésus-Christ

Le Christ selon les apôtres

L’action des apôtres
- Introduction
- L’attitude conciliatrice de
  Pierre

  . Le discours
  . L’attitude
- La rupture d’Étienne
- Les discours de Pierre et
  Étienne
- De la trêve à la persécu-
  tion
- Le silence sur Judas




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

L’attitude conciliatrice de Pierre :
l’attitude


   Pierre pouvait s’estimer heureux de constater que ses auditeurs étaient des juifs de la diaspora, venus de toutes les nations de l’empire. Il ne pouvait pas ne pas se souvenir de la nuit à Gethsémani, passée à attendre les « Grecs » qui devaient conduire Jésus hors du pays et qui ne vinrent pas (1). À présent ils venaient dans la personne de ces juifs de la diaspora pour ouvrir à Jésus, devenu « Christ et Seigneur », le chemin vers les nations.

   Cependant les juifs de Jérusalem n’étaient pas prêts, contrairement à leurs frères de la diaspora, à recevoir le message de Pierre. Le souverain sacrificateur convoqua Pierre et les apôtres pour les interroger : « Ne vous avons-nous pas défendu expressément d’enseigner en ce nom-là ? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme » (Ac 5:28).
   Ce blâme portait de très graves accusations. En effet, les apôtres reconnaissaient comme Christ un homme jugé et condamné à mort, selon la Loi et le droit romain. De plus, ils reprochaient aux juifs non seulement d’avoir jugé et condamné un homme, mais d’en avoir été les bourreaux. De surcroît cet homme, qu’ils avaient accusé, condamné et tué, était le Christ ! Les accusations des apôtres étaient, pour les juifs, aberrantes et injurieuses envers le peuple de Dieu et envers Dieu lui-même.
   Cette interrogation du souverain sacrificateur rejoignait l’étonnement du « juif », le personnage du livre de Celse, à propos de l’accusation que les chrétiens portaient contre les juifs de ne pas croire au Christ : « Ceux qui croient au Christ font grief aux juifs de n’avoir pas cru que Jésus était Dieu… Mais comment, après avoir enseigné à tous les hommes l’arrivée de celui qui viendrait de la part de Dieu punir les injustes, l’aurions-nous, après sa venue, indignement traité ?... Pourquoi aurions-nous indignement traité celui que nous avons publiquement prédit ? Dans le but d’être punis plus que les autres ? » (Contre Celse, 2 :8).

   Pierre répliqua aux membres du Sanhédrin : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le pendant au bois ». Il n’est pas surprenant que les sadducéens de l’assemblée, entendant cette réponse, devinrent furieux et voulurent le faire mourir (Ac 5:33).
   Le jugement fut évité grâce à l’intervention de Gamaliel, qui conseilla de laisser les apôtres en liberté : « Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes – dit-il – elle se détruira d’elle-même, mais si elle vient de Dieu vous ne pourrez pas la détruire », et ils se rangèrent à son avis (Ac 5:38-39). Gamaliel avait une perspective conciliatrice qui rejoignait celle de Pierre. Il avait compris que ces hommes ne délivreraient qu’un message religieux, dont on devait respecter la liberté. Décision d’une grande sagesse religieuse et politique, qui permet de mettre en doute que les juifs aient été seulement des sectaires injustes ayant livré Jésus par jalousie, comme les évangiles l’affirment.

______________

(1) Voir les études Judas (EF 1987), et À Gethsémani, Jésus avait-il l’intention de s’enfuir ou de se livrer ? (EF 1999).   Retour au texte




10/02/1999




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