ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Analyse référentielle
et connaissance historiographique
de Jésus





L’analyse référentielle et la connaissance historique


Sommaire

Introduction

Analyse référentielle et connaissance historique
- Histoire et historiographie
- Le récit
- L’exégèse
- Analyse référentielle et
  fait historique
- Les déviations du récit
  . Le faux-document
  . Mythisation et historisa-
    tion
  . Idéologie et histoire
  . Le témoignage de foi
- L’historiographie

Jésus dans la référence des évangiles

L’analyse référentielle du discours des évangiles




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Le récit et ses déviations de sa fonction référentielle :
témoignage de foi et témoignage d’histoire


   Le témoignage de la foi est un discours qui se rapporte à un jugement ou à un fait, dont la compréhension relève de la croyance et non de la raison. Il est considéré comme un témoignage parce que le fait rapporté est censé attesté par un témoin oculaire (Lc 1:2 ; Jn 1:1) : on a cru parce qu’on a vu (Jn 20:8).

   Or ce témoignage est entièrement contradictoire. Comment peut-on témoigner, en effet, avoir vu ce que l’on croit par ailleurs ? Croire ne signifie-t-il pas se persuader de l’existence ou de la vérité d’une chose, non par son évidence mais par la confiance qu’on porte en celui qui la manifeste ?
   Le témoin aurait vu Dieu ? Mais pourrait-on voir Dieu, l’invisible, sans qu’il se manifeste par la médiation d’une vision, d’un rêve ou d’une apparition sensible ? En ce cas, comment le croyant pourrait-il le reconnaître, si d’avance il ne l’a pas connu ? Il ne lui sera possible de le reconnaître que si ces médiations sont perçues par lui comme des signes.
   Pareillement, il ne pourra voir un miracle ou un événement surnaturel qu’à travers des signes. Mais les phénomènes naturels ne peuvent devenir des signes que par la médiation d’un code, qui les détermine par rapport à un système de signification.
   Dès lors, le « croire » implique le « voir » à travers des signes. Ce qui est vu n’est pas Dieu ou l’événement surnaturel, mais le signe, c’est-à-dire des phénomènes naturels formalisés en signes dans un code de langage. Quant à l’événement lui-même, il n’est pas le phénomène perçu mais le signifié du signe.

   Il faut en conclure qu’un témoignage de foi peut être également un document d’histoire seulement dans le phénomène naturel du signe, et non dans l’événement naturel, qui n’en est que le signifié.
   L’analyse critique de ce témoignage aura pour tâche de mettre en évidence le code, afin de ramener le signe à sa condition de phénomène naturel et de le séparer du signifié surnaturel.




1988




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t271540 : 30/03/2020