INTRODUCTION
Des laïques plus ou moins intransigeants
Lors de la première diffusion en mars 1997, la direction des programmes d’
Arte a fait précéder chacun des cinq films d’une bande-annonce qui, aux yeux de
L’Humanité en tout cas, «
venait en quelque sorte le contredire... Sorte de clip racoleur... Apparitions de croix blanches qui, semblables à des images subliminales, avaient l’air de vouloir nous manipuler, de nous renvoyer à l’univers du Ku Klux Klan » (27/3/97).
L’anecdote est significative des limites étroites dans lesquelles
Mordillat et
Prieur se placent pour ne pas choquer... certains non-croyants !
Le Monde a relevé la chose avec humour : «
Usant savamment de l’ambiguïté, Arte
a décidé... de faire précéder chacun de ses épisodes par un crucifix en pré-générique, sans doute censé bénir l’entreprise » (31/3/97). Mais selon
Libération la bande-annonce a «
donné un sérieux motif d’énervement » aux réalisateurs :
Mordillat y a vu une «
idiotie historique » – «
car la croix comme symbole religieux n’est apparue qu’au deuxième siècle » – et
Prieur «
la croix de l’exorcisme, l’inconscient catholique » ; tous deux ont redit que leur travail «
ne se situe pas sur le plan religieux » tandis qu’
Arte a reconnu «
une faute de goût » et admis que «
cela ait pu prêter à confusion » (29/3/97).