ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


                              Auteurs Méthode Textes
  Plan Nouveautés Index Liens Aide



Michel Bruston

Corpus Christi







STRATÉGIES 
de  CORPUS  CHRISTI



Un événement culturel


Effet analyseur de Corpus Christi


Stratégies de Corpus Christi

- Introduction
- Limites des métho-
  des exégétiques
- Critique de l’anti-
  judaïsme chrétien
- Historique ?
  . Comment on écri-
    vait l’histoire

  . Culture grecque
  . Christianisme con-
    tre pensée grecque
  . Paralogisme
- Archéologie de
  l'écriture
- De la modernité
- Le sens et les faits
- Conclusions


. . . . . . - o 0 o - . . . . . .

QU’EST-CE  QUI  EST  HISTORIQUE  ?

Comment on écrivait l’histoire à l’époque des évangélistes




    Dans la quatrième partie (Pâque) Grappe et Boismard expliquent à plusieurs reprises, sans être contredits, que les hommes de l’Antiquité juive, grecque et romaine étaient incapables de distinguer un fait (un événement) de ses interprétations (le/les sens qu’on lui donne) :

    « ... pas du tout en raisonnant comme nous, en disant : il doit y avoir une version qui a raison et l’autre qui a tort... »
    « ... un fondement historique, au sens où on le comprend maintenant : ce qui s’est réellement passé... [et] des détails qui eux, de notre point de vue à nous occidentaux, ne sont plus historiques... »

    À entendre cela, on a l’impression qu’à l’époque la « raison » était à peine balbutiante. Mais si les hommes étaient « à l’époque » des sortes de barbares, presque incompréhensibles pour notre « mentalité moderne », d’où vient alors la capacité d’un Celse à argumenter contre la version chrétienne des faits ?

    Serait-ce par hasard « nous occidentaux » qui inventons « maintenant » la Philosophie, la Science, l’Histoire ? Tout au contraire, cela s’est passé vers le VIème siècle avant Jésus-Christ, dans la Grèce antique (et plus précisément à Athènes). D’après Verdet, les présocratiques « s’ils n’inaugurent pas la pensée ratio­naliste au sens moderne du terme, transforment dans leur esprit les méthodes de recherche et d’exposition... Aux récits mythologiques... ils substituent un discours philosophique dont ils forgeront les mots sévères et les concepts rigoureux... Ils découvrent la dialectique, dont la forme extrême... engendrera l’art des sophismes, mais armera l’esprit pour le déchiffrement du monde » (Une histoire de l’astronomie, 1990, pp. 37-38). Et les Romains ont ensuite répandu cette culture hellénistique sur tout le pourtour de la Médi­terranée.

    Contrairement à ce que laissent entendre les mots « nous, occidentaux, maintenant », ce n’est donc une question ni d’époque, ni de zone géographique. S’agit-il alors d’une question de civilisation ?




Paris, le 21 juin 1997




Retour à l’accueil Antisémitisme moderne Retour haut de page Culture sémitique et culture grecque

tb013041 : 04/01/2018