ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


                              Auteurs Méthode Textes
  Plan Nouveautés Index Liens Aide



Michel Bruston

Corpus Christi







STRATÉGIES 
de  CORPUS  CHRISTI



Un événement culturel


Effet analyseur de Corpus Christi


Stratégies de Corpus Christi

- Introduction
- Limites des métho-
  des exégétiques
- Critique de l’anti-
  judaïsme chrétien
- Historique ?
  . Comment on écri-
    vait l’histoire
  . Culture grecque
  . Christianisme con-
    tre pensée grecque

  . Paralogisme
- Archéologie de
  l'écriture
- De la modernité
- Le sens et les faits
- Conclusions


. . . . . . - o 0 o - . . . . . .

QU’EST-CE  QUI  EST  HISTORIQUE  ?

Le christianisme contre la pensée philosophique et scientifique grecque




    Au début de notre ère, alors que des non chrétiens – tels Tacite (païen) et Flavius Josèphe (juif) – perpé­tuaient la tradition gréco-latine d’une Histoire dé- mythologisée, le christianisme (devenu religion officielle et unique de l’Empire romain en l’an 391) n’a pas seulement interdit tous les cultes païens en déstructurant leurs mythes et « baptisant » leurs lieux sacrés de noms de Saints ; il n’a pas non plus accepté tels quels les livres de ces auteurs : il les a condamnés « à l’enfer » (pour le premier), ou trafiqués pour les adapter à ses vues sur l’histoire de Jésus (pour le second). (1)
    L’Église d’Occident, tout particulièrement, a obscurci, oublié, condamné ou même fait disparaître les œuvres des philosophes antiques, simplement parce qu’elles étaient « païennes », faisant ainsi reculer la pensée de plusieurs siècles. N’y échappèrent que des fragments réunis par quelques compilateurs ou critiqués par quel­ques commentateurs, et l’œuvre de Platon (latinisé et « christianisé » par Saint Augustin vers 413-430). C’est seulement vers 1150-1200, grâce au philosophe arabe Averroès notamment, que l’œuvre d’Aristote fut de nouveau connue et traduite en latin (puis commentée par Albert le Grand et « christianisée » par Saint Thomas d’Aquin entre 1220 et 1280). La langue grecque était quasiment oubliée.

    Pour que la « civilisation chrétienne occidentale » connaisse enfin sa (Re) Naissance culturelle et scienti­fique, il a fallu la (re) découverte d’un grand nombre d’œuvres grecques (et latines). Et ceci grâce à l’in­fluence musulmane (les arabes, les Perses puis les Turcs avaient recueilli les textes antiques en conquérant le Proche-Orient dès le VIIème siècle, et jusqu’à la ville de Constantinople en 1453) et à l’arrivée de savants – des chrétiens « orthodoxes » – émigrés de la région de Constantinople, qui enseignèrent la langue grecque dès 1400.

______________

(1) On trouvera dans le livret Christos (pages 8 à 19) une présentation détaillée des diverses hypothèses des savants au sujet de l’« ajout » (ou de la « modification ») que les copistes chrétiens ont fait dans le chapitre 3 du livre XVIII des Antiquités Juives de Flavius Josèphe (passage qui fut célèbre sous le nom de Testimonium Flavianum).
Retour au texte






Paris, le 21 juin 1997




Retour à l’accueil Culture sémitique, culture grecque Retour haut de page Paralogisme, sophisme, pirouette

tb013043 : 04/01/2018