Sommaire
Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle
Présence de l’Église au monde
Évangélisation et prosélytisme
- Tout est grâce
- Le temps de la grâce
- Église et évangélisation
. L’Église – événement
. Témoignage et service
. Évangélisation et
proselytisme
- Les Églises éclatées
- Un espoir ?
Vers l’humanité de Dieu
Église en dialogue avec le monde
Itinérance : une quête du sens
Croire au-delà des perplexités
En écoutant l’Alléluiah d’Hændel
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Église et évangélisation :
l’Église est un « événement »
Dans le temps de la grâce, le temps présent, l’Église surgit dans la liberté de l’Esprit, comme l’événement qui actualise l’œuvre de réconciliation accomplie sous Ponce Pilate par Jésus de Nazareth. Elle est le témoin actuel et vivant du Royaume qui vient ; elle annonce par des signes le monde nouveau de la paix, de la justice et de la joie. L’Église n’est pas d’abord une institution qui se perpétuerait sans fin. Événement du Saint-Esprit, elle reçoit du même Esprit sa forme visible, sans cesse adaptée aux besoins du temps présent. L’Église ne se confond jamais avec le Royaume de Dieu (tentation catholique) ; elle n’est pas davantage une société séparée du monde (tentation piétiste).
Le ministère de la réconciliation n’est pas confié à quelques hommes spécialisés, mais à toute l’Église. Aux premiers temps, l’Église dont témoigne le Nouveau Testament n’était pas d’abord Pierre, Paul et les apôtres ; c’était principalement des hommes et des femmes, membres vivants du corps de Jésus-Christ, un peuple dispersé dans le monde et témoignant dans sa vie quotidienne la plus banale. Il est instructif de relire les petites notes de « nouvelles » achevant nombre d’Épîtres, qui nous font pénétrer dans l’intimité de ces premières communautés. Ces nouvelles usent plusieurs fois de l’expression « L’Église qui est dans la maison », petite communauté rayonnant l’Évangile dans son quartier.
L’Église vit ainsi dans une tension constante entre le Royaume de Dieu et le monde, comme le sel dans les aliments, comme le levain dans la pâte.
Quelle est alors la différence entre le chrétien et le non-chrétien, entre l’Église et le monde ? Uniquement ceci : le chrétien et l’Église savent ce que le non-chrétien et le monde ne savent pas encore, mais qu’ils sont appelés à découvrir. L’espérance dernière du monde est de réaliser, dans un renouvellement total, son destin dans l’amour qui a pris forme humaine et qui est devenu plénitude en Christ.
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