Sommaire
Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle
Présence de l’Église au monde
Église en dialogue avec le monde
Itinérance : une quête du sens
- Servitude et libération
. Accablement
. Conversion
. Mission
. Renommée
. Discernement
. L’agneau et le pain
. Communauté de destin
. Libérations
. Chemins de la liberté
. Dialectique historique
. Lutte finale
. Accomplissement
- Dieu contesté par Job
Croire au-delà des perplexités
En écoutant l’Alléluiah d’Hændel
. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .
|
Accablement
Le livre de l’Exode développe le thème du passage de la servitude à la libération. Il confronte et situe en tension deux réalités historiques : l’Égypte et Israël. Il se compose d’un ensemble complexe de récits, à la fois historiques et légendaires. Comme tous les textes du Pentateuque, il réunit les trois traditions scripturaires de l’Ancien Testament : les sources yahviste et élohiste (qui datent des IXème et VIIIème siècles avant J.C.) et la source sacerdotale (plus récente, après l’exil du Vème siècle). Évitant tout essai de reconstitution historique, nous voulons découvrir la prétention théologique du livre de l’Exode à travers les personnages et les « événements » dont il y est fait mention.
La crainte de pharaon
Même en servitude, Israël est un peuple fécond. Le pharaon craint qu’à cause de cette fécondité Israël parvienne à transcender sa servitude et à menacer la puissance et la « liberté » de l’Égypte.
L’autorité par les moyens de coercition (Ex 1:11)
Pharaon manifeste alors qu’il est l’unique détenteur du pouvoir oppressif. Les signes de ce pouvoir se révèlent dans l’organisation méthodique du travail « pour sa plus grande gloire », et le quadrillage d’Israël par les « kapos » égyptiens. La coexistence entre Israël et l’Égypte est devenue impossible, car Israël est la mise en question de l’Égypte, non en tant que nation mais comme puissance et volonté de domination. Par Israël, le « pauvre fécond », le pouvoir dominateur dans le monde est contesté et battu en brèche. La relation entre Israël et l’Égypte devient le signe et le témoin de la tension fondamentale entre la fécondité et le pouvoir, entre la grâce et la loi, entre l’événement et l’institution.
L’évangile de ce texte apparaît au verset 12 : « Plus on accablait Israël, plus il multipliait et s’accroissait ». Dès lors en quoi la contestation de leur existence, même physique, peut-elle aider les hommes à se multiplier et à devenir un ferment de vie, risquant même de mettre en question le pouvoir oppressif dans le monde ?
Peut-on interpréter ce texte comme la prise de conscience des peuples aujourd’hui opprimés dans notre monde : noirs d’Amérique ou d’Afrique du Sud, peuple vietnamien, peuples du Tiers-Monde ? et de toutes les situations de servitude ?
|