ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Au risque de croire





Itinérance, une quête du sens :
Servitude et libération


Sommaire

Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle

Présence de l’Église au monde

Église en dialogue avec le monde

Itinérance : une quête du sens
- Servitude et libération
  . Accablement
  . Conversion
  . Mission
  . Renommée
  . Discernement
  . L’agneau et le pain
  . Communauté de destin
  . Libérations
  . Chemins de la liberté
  . Dialectique historique
  . Lutte finale
  . Accomplissement
- Dieu contesté par Job

Croire au-delà des perplexités

En écoutant l’Alléluiah d’Hændel




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Renommée



   Voici certainement le texte le plus important du livre de l’Exode ; ce que l’on a appelé « la révélation du nom de Dieu » y est contenu (Ex 3:14). Sans entrer dans les dimensions méta­physiques et théologiques dont ce texte a été l’objet, l’affirmation du « Je suis » ne peut se comprendre que si « Dieu » est celui qui fait mouvement vers l’homme, pour l’homme. Voilà son « nom pour l’éternité » (Ex 3:15).

   La question, un peu différente, est ici celle que pose Moïse : « Qui suis-je, pour aller vers pharaon ? » (Ex 3:11). Il faut que Moïse devienne l’homme qu’il a entrevu dans ce que l’on appelle communément sa « vocation » (Ex 3:4 ; 10). Son « exister » et sa « raison d’être » ne sont plus désormais le « pour lui-même » inclus dans sa condition enracinée dans un pays d’adoption, dans une famille et dans un métier. Ils sont inclus dans le nom de celui qui déclare « je suis ». Celui qui affirme ainsi « je suis » n’a, en effet, de réalité que dans la mesure où il existe dans le mouvement « m’a envoyé vers vous ». « Je suis » n’existe que pour le peuple, pour la libération historique d’Israël.
   Alors Moïse n’est aussi que dans ce nom-là, dans la réalité dynamique se projetant du déracinement de sa condition actuelle (à la manière dont Dieu n’est que dans le déracinement de son « ciel ») à son enracinement dans le peuple aliéné par la servitude égyptienne (à la manière dont Dieu s’enracine dans la souffrance de son peuple). La question de Moïse « Qui suis-je ? » rejoint ainsi la question de Dieu « Quel est ton nom ? ». Dans l’axe de cette double question se conjuguent Dieu et la libération d’Israël.

   L’évangile de ce texte laisse entendre que la renommée de l’homme sur la terre ne s’inscrit ni dans son pays ou sa famille, ni dans sa place privilégiée dans la société, mais plutôt dans la manière dont l’homme se situe par rapport à toutes les conditions d’aliénation et de servitude des hommes (Mt 25:35-36). En ce lieu surgit le nom pour l’éternité (Mt 25:40).



juin 1971




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