ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Au risque de croire





Itinérance, une quête du sens :
Servitude et libération


Sommaire

Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle

Présence de l’Église au monde

Église en dialogue avec le monde

Itinérance : une quête du sens
- Servitude et libération
  . Accablement
  . Conversion
  . Mission
  . Renommée
  . Discernement
  . L’agneau et le pain
  . Communauté de destin
  . Libérations
  . Chemins de la liberté
  . Dialectique historique
  . Lutte finale
  . Accomplissement
- Dieu contesté par Job

Croire au-delà des perplexités

En écoutant l’Alléluiah d’Hændel




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

Dialectique historique



   Dans ce texte aussi, la source sacerdotale imbriquée dans la source yahviste interprète l’événement, donnant les motivations du grand affrontement entre le pharaon et le peuple d’Israël.

   Pourquoi Israël a-t-il été conduit au chemin du désert ? Pour que la « gloire de Yahvé » éclate aux yeux du pharaon dans sa poursuite du peuple d’Israël, explique la source sacerdotale (Ex 14:4). Pharaon regrette sa décision de clémence et engage avec son armée la poursuite d’Israël (Ex 14:6-7). Yahvé est ainsi intervenu pour endurcir le cœur du pharaon, interprète l’auteur sacerdotal, accentuant toujours le rôle de Yahvé (Ex 14:8-9).

   Le récit yahviste décrit le désespoir et la frayeur d’Israël à la vue des cavaliers de Pharaon (Ex 14:10-14). Israël est enfermé dans une souricière : devant lui, l’eau de la mer rouge, derrière lui la puissance destructrice du pharaon. La mort le cerne de toutes parts, son espérance est détruite. « Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël, mais voici… » (1).
   Le récit sacerdotal fait alors la « lecture » de ce désespoir (Ex 14:15-18) : « Pourquoi ces cris ? » (Ex 14:15). La signification de cette mort inéluctable n’est pas l’échec, la fin, mais l’occasion d’une victoire décisive, d’une résurrection (Ex 14:18). La « gloire de Yahvé » (Ex 14:18), expression caractéristique de la version sacerdotale, n’est pas l’attribut d’un Dieu lointain et impassible : elle éclate dans un événement humain, dans un acte de libération historique. De même, pour l’évangile, la « gloire » se manifeste dans la mort historique de Jésus de Nazareth (Jn 12:23-24 ; Jn 1:14).

   La « gloire de Yahvé » a une double face : Israël libéré, ressuscité de la désespérance mortelle qui l’anéantissait, mais aussi l’anéantissement de l’Égyptien, englouti dans les eaux profondes. Dans toute l’histoire humaine, la « gloire de Yahvé » se manifeste dans la dialectique révolutionnaire, libératrice des opprimés, des petits, des faibles, des « pauvres », et destructrice des oppresseurs et des tyrans (Lc 1:31-34).

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Cf. Lc 24:21 ; Ex 12:34 ; 37-41 ; 50 ; 13:17-22.   Retour au texte



juin 1971




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