La recherche historique de Jésus

La Pâque

   Jésus ne resta pas dans le maquis, mais retourna à Jérusalem pour la Pâque. Il est difficile de connaître ses véritables motivations : voulait-il occuper de nouveau le temple, en profitant d’une foule plus nombreuse et dans laquelle beaucoup l’avaient entendu et certains avaient été guéris par lui, ou entendait-il simplement s’appuyer sur le consensus populaire pour s’imposer à la coalition qui l’avait emprisonné ?

   Sa présence dans la ville ne pouvait pas échapper aux autorités du temple. Il semble même que le sanhédrin s’attendait à sa venue, car il s’empressa de délivrer un mandat d’arrêt contre lui (Mc 14:1 ; Mt 26:4) et de promettre une prime à celui qui dénoncerait son refuge (Mt 26:13). Jésus se trouva donc dans l’impossibilité de réaliser son plan, ne pouvant penser qu’à chercher à échapper à la police et aux traîtres pour sortir de la ville.
   C’est pourquoi il donna l’ordre d’organiser sa fuite pendant qu’il restait caché. Les disciples parvinrent à contacter des Grecs pour que Jésus puisse quitter la ville en se joignant à leur caravane de retour.

   Le repas chez Simon le lépreux fut un repas d’adieux, mais aussi de manifestation de sa volonté de ne pas renoncer à sa vision prophético-politique. Jésus n’agit pas seulement en prophète, mais en « époux » auquel Dieu avait confié la tâche de purifier le temple et de restaurer son règne d’amour.
   L’onction de Marie prend le sens de la manifestation publique de son mariage, et donc de l’alliance de Dieu avec son peuple : Marie ne l’a pas oint pour la mort, mais pour la vie dans une situation de péril de mort.
   L’épisode de Gethsémani raconte en la sublimant dans une agonie, son attente des pèlerins avec lesquels il devait quitter la ville, et peut-être le pays. La trahison de Judas (1) mit fin à cette attente, et empêcha l’aboutissement de son action pro­phétique : Jésus fut pris, condamné et exécuté.

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(1) Voir l’ouvrage d’Ennio Floris réhabilitant Judas