ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
Ennio FlorisLa crise galiléenne |
La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :La marche de Jésus sur les eaux |
Sommaire Avertissement au lecteur Mise entre parenthèses du contexte Mise entre parenthèses du miracle - Détermination du contexte - Le manque de pain - Demande du signe - Marche sur les eaux . Le lieu . Le temps . La marche . Le fantôme - Doute des disciples - Les lieux - Syllepsis des informations . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Le lieuPour ce qui est du lieu, des divergences apparaissent si nous voulons concilier ce voyage de retour avec celui de l’allée. Marc et Matthieu n’indiquent pas la direction du premier voyage. Ils se contentent d’affirmer que Jésus et les disciples s’étaient rendus dans « un lieu désert ». En revanche, Luc prend le soin de préciser qu’ils s’étaient dirigés « vers une ville appelée Bethsaïda ». Puisqu’ils partaient de la maison de Capharnaüm et que Bethsaïda se trouve en face de cette ville, tout porte à croire qu’ils traversèrent le lac, sans qu’on puisse encore déterminer le point précis du débarquement puisque l’expression « vers » Bethsaïda ne veut pas dire la ville elle-même mais « en direction de » celle-ci, dans un endroit qui peut se situer aussi bien au-dessous qu’à droite ou à gauche d’elle. Si nous nous rapportons maintenant au voyage de retour, commencé par le départ des disciples, Marc affirme que Jésus leur avait ordonné de le « précéder au-delà des environs de Bethsaïda » (Mc 6:45). Il est opportun que je rapporte l’expression en grec, puisqu’elle désempare les exégètes : Traduisant l’adverbe « » non par « au-delà » – comme je le fais – mais par « de l’autre côté », les exégètes estiment que les disciples s’étaient rendus de l’autre côté du lac, dont ils étaient justement venus. Ils se trouvent donc dans la nécessité d’admettre, pour éviter que les textes se contredisent, l’existence d’une localité appelée Bethsaïda, située entre Capharnaüm et Génésareth, en face de la ville de Bethsaïda. Curieusement les disciples se seraient dirigés vers Bethsaïda à l’aller et, au retour, se seraient rendus à Bethsaïda ! Cette complication suffit pour montrer que la lecture qu’ils donnent du texte est fallacieuse. D’ailleurs, la possibilité de traduire l’adverbe « » par « au-delà » mise à part, il faut souligner que le texte ne dit pas « vers Bethsaïda » mais « vers l’au-delà des environs ( ) de Bethsaïda ». Sans quitter donc le côté du lac où ils se trouvaient, les disciples devaient se rendre en longeant la côte au-delà de Bethsaïda, pour attendre Jésus qui les suivrait quand il aurait dispersée la foule. L’existence d’une autre Bethsaïda est superflue et illusoire. Or si les disciples se sont dirigés au-delà des faubourgs de Bethsaïda – Bethsaïda nord – il s’ensuit que le rassemblement se trouvait au sud de Bethsaïda. Cette localisation, qui se détermine par l’analyse interne du texte, est aussi confirmée par l’étude que Dalmon a consacrée au problème à partir des données géographiques. Après avoir écarté les embouchures du Jourdain, qui étaient en ce temps marécageuses, la géographie des lieux ne lui offre comme endroit correspondant au récit de la multiplication que le sud-ouest de Bethsaïda. Il s’agirait du rivage oriental d’Hippos, situé en face de Tibériade, entre Bethsaïda et Gadara, à l’endroit où les contreforts des falaises s’approchent du lac. |
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ti24100 : 05/06/2017 |