ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa crise galiléenne |
La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :La marche de Jésus sur les eaux |
Sommaire Avertissement au lecteur Mise entre parenthèses du contexte Mise entre parenthèses du miracle - Détermination du contexte - Le manque de pain - Demande du signe - Marche sur les eaux . Le lieu . Le temps . La marche . Le fantôme - Doute des disciples - Les lieux - Syllepsis des informations . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La vision d’un fantômeSi le manque d’une barque fut, pour les évangélistes, le signe qui permettait d’interpréter le retour de Jésus d’une façon miraculeuse, la vision du fantôme en constituait la preuve. Pour les apôtres, les disciples n’auraient pas pu prendre leur maître pour un fantôme s’il ne leur était pas apparu marchant vraiment sur les eaux, sans pesanteur. Le quatrième évangile peut se passer de cette preuve dans la mesure où il fonde le caractère miraculeux de l’événement sur le sens allégorique. Pour nous, s’ils ont cru voir un fantôme ce n’était qu’une projection de l’image de la peur qui les tenait dans l’appréhension et dans l’angoisse. Il ne faut pas oublier qu’ils étaient montés dans la barque par contrainte, obligés de s’éloigner sans en comprendre les vraies raisons. Stupéfaits et irrités par la résistance que leur avait opposée la foule, doutant de l’issue finale de la crise, ils étaient partis le cœur agité par des interrogations troublantes. À cela s’ajoutaient la faim, et surtout le vent du nord qui les empêchait de rester près du littoral et de se diriger vers Bethsaïda. Dalmon a eu l’idée de refaire le parcours, allant en barque de la baie d’Hippos à Bethsaïda, et lui aussi fut contrarié par un vent du nord qui le repoussa au milieu du lac, l’empêchant d’atteindre le rivage. D’ailleurs cette tempête ne se trouve pas liée à un miracle approprié de la part de Jésus, quoiqu’elle se soit apaisée aussitôt que Jésus monta sur la barque. Devrions-nous donc trouver étonnant que, pendant ce voyage tourmenté au cœur de la nuit, ils furent troublés par des sentiments de peur ? Pour la première fois, peut-être, Jésus leur apparaissait avec des contours douteux : il s’était comporté lui aussi en homme, ne sachant réagir à la pénurie de pain que par une prévoyance qui, après tout, n’arrivait qu’avec beaucoup de retard. Il avait moins eu recours à sa puissance prophétique qu’à son prestige de meneur de foule. Cette image, qui venait de leur doute, était devenue de plus en plus obsédante au fur et à mesure que le vent les repoussait du rivage, les enveloppant dans l’obscurité de la nuit, image d’autant plus présente en eux que l’absence de Jésus devenait plus angoissante. Lorsque, dans cette solitude, ils virent la silhouette de Jésus s’approcher d’eux, ils ne la saisirent que dans la projection de cette image, ils ne purent s’en délivrer qu’en la déchargeant sur lui. « Rassurez-vous, c’est moi »… Mais Jésus était-il vraiment lui ? N’était-il pas en réalité un fantôme, prophète qui, ayant perdu son charisme, ne pouvait apparaître que comme l’ombre de lui-même ? |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ti24400 : 05/06/2017 |