ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La crise galiléenne




La mise entre parenthèses du miracle et l’analyse du contexte :

La marche de Jésus sur les eaux
et la rencontre avec ses disciples



Sommaire
Avertissement au lecteur

Mise entre parenthèses du contexte

Mise entre parenthèses du miracle
- Détermination du
   contexte
- Le manque de pain
- Demande du signe
- Marche sur les eaux
   . Le lieu
   . Le temps
   . La marche
   . Le fantôme
- Doute des disciples
- Les lieux
- Syllepsis des
   informations

. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Le temps


   Marc affirme que Jésus alla à la rencontre des disciples « à la quatrième veille de la nuit environ » (Mc 6:48) et lorsqu’il fut seul sur les lieux. Cette deuxième affirmation semble être en contradiction avec la narration du quatrième évangile, selon lequel les gens du rassemblement, ou une grande partie d’entre eux, seraient restés sur place jusqu’au lendemain. Mais, leurs différents soucis théologiques mis à part, les deux écrivains se trouvent fondamentalement d’accord, puisque si les gens – selon le récit de Marc – étaient restés sur place jusqu’à la quatrième veille de la nuit, autrement dit vers trois heures du matin, on peut bien dire qu’ils avaient passé là la nuit et s’étaient éloignés au matin.

   Une attention toute spéciale doit être portée à l’affirmation « et il était seul à terre » (Mc 6:47). Cette expression n’a de sens que si elle est comprise non pas par rapport aux disciples, dont on sait qu’ils étaient partis, mais aux personnes du rassemblement. Dès lors il est légitime de tirer plusieurs conséquences.
   D’abord, Jésus n’était pas seul lorsqu’il alla prier. Ainsi confirme-t-on qu’il n’avait pas renvoyé la foule, qui au contraire demeura sur place. Deuxièmement, en précisant « à terre », on n’exclut pas que des gens pouvaient se trouver en mer, sur le chemin du retour, dans des barques venues pour les transporter. Troisièmement, Jésus aurait attendu d’être seul sur les lieux avant d’aller à la rencontre de ses disciples, quoiqu’il les ait aperçus de loin en lutte contre un vent violent.

   Si nous mettons ces conséquences en relation avec la situation créée par le défi, l’énigme du départ de Jésus est résolue. S’étant éloigné pour prier, Jésus s’était enfui, autrement dit il s’était caché sur la montagne, à un endroit suffisamment élevé pour pouvoir à la fois regarder les disciples sur le lac et contrôler les mouvements de la foule qui l’attendait pour le jugement. Cette attente pouvait être longue, selon l’estimation de la grandeur du prodige : nous savons qu’Élie ne fut pas avare dans le délai qu’il concéda aux prophètes de Baal (1 R 18:22-29). Toutefois la foule, ne le voyant pas revenir, le rechercha, sans doute pour le capturer et le traduire en justice ou le lapider sur place. Le témoignage du quatrième évangile est à cet égard très précieux, puisqu’il confirme que les gens, ne voyant pas Jésus, allèrent à sa recherche.
   On peut dès lors s’étonner qu’ils aient quitté les lieux, mais ils s’y résolurent probablement parce qu’ils estimèrent que le départ des disciples n’avait été qu’une simulation, préméditée justement pour rendre possible sa fuite. Resté « seul à terre », Jésus put finalement sortir de sa cachette et s’acheminer, par des sentiers peu praticables longeant le lac, à la rencontre des disciples.



1984




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ti24200 : 04/06/2017