ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


                              Auteurs Méthode Textes
  Plan Nouveautés Index Liens Aide



Michel Bruston

Corpus Christi







UN  ÉVÉNEMENT CULTUREL



Un événement culturel

- Un pari un peu fou
- Le succès au rendez-    vous
- Triomphe de la
   raison ?
- Incertitudes
- «Introduction»
  . Après la Bible im-
    primée et traduite...
  . Méthodologie
- «Suite»
- Sciences et littéra-
   ture
- Événements et
   interprétation
- Renaissance
- Politique du silence
- Pourquoi mainte-
   nant ?

Effet analyseur de Corpus Christi


Stratégies de Corpus Christi



. . . . . . - o 0 o - . . . . . .

« INTRODUCTION »

Méthodologie



    Dans cette première partie, Étienne Trocmé affirme que la difficulté que rencontrent les historiens devant les évangiles (documents de foi et d’Église) bien que « considérable » est « un problème technique ». Pourtant d’autres intervenants soutiennent, contrairement à lui, que ces évangiles ne sont pas des « biographies » au sens habituel du mot, c’est à dire plus ou moins parti­sanes, mais des documents littéraires d’un autre type, écrits « dans un but autre qu’historique » selon l’ex­pres­sion de Daniel Schwarz. Il ne s’agit pas pour autant de pures fictions puisque, malgré tout, Trocmé maintient qu’il est possible d’en tirer une certaine connaissance de l’histoire réelle de Jésus.
    Mordillat lui-même a précisé qu’il rejetait notamment un a priori : « le soupçon de préméditation, c’est à dire le préjugé supposant que ces textes, aussi divers soient- ils, ont été écrits ou réécrits dans le but de tromper les lecteurs, de les attirer vers l’Église, comme l’ont défendu les historiens "rationalistes" » (Introduction aux 5 livrets, citée le 25/3/97 par L’Humanité et Le Figaro). Et l’analyse publiée par Tribune juive est plus précisément que Corpus Christi a pour but d’établir « une connais­sance rationnelle de Jésus comme personnage histori­que, en dépassant le double écueil d’une critique radicale de Évangiles qui leur refuse a priori le moindre indice de vérité (acte positiviste) et de l’attitude inverse qui consiste à le prendre au pied de la lettre (acte de foi) » (Jacques Mandelbaum, 20/3/97).
    Comme l’explique Lemonon, « en prenant au sérieux le texte évangélique, Jésus est rendu à son histoire, et donc à son humanité... C’est aussi se demander com­ment on est passé de Jésus au Christ, sans abandonner le premier terme » (La Croix, 12/4/97).

    Tout en affirmant qu’« on devrait en principe pouvoir y arriver », Trocmé n’indique pourtant pas lui-même comment procéder à cette reconstitution de l’histoire de Jésus (ou du Jésus de l’Histoire, comme on voudra) dans son humanité. Mais grâce aux autres intervenants, on voit apparaître les diverses démarches qui pourront y contribuer : d’abord le doute, qui peut a priori porter sur tout (même la question de l’existence historique de Jésus nécessite une étude rationnelle) (1); ensuite la con­nais­sance du contexte historique et archéologique, ainsi que d’événements comparables dans des contextes proches ; l’argument que les chrétiens « n’auraient pas inventé cela » parce qu’ils n’y avaient pas intérêt ; le contre-témoignage de Celse, à travers les fragments transmis par Origène ; la comparaison entre les évangiles, et avec l’Ancien Testament ; enfin, bien sûr, la critique interne très détaillée, philologique et linguistique, de chaque texte.
    Le sujet (« Jésus a-t-il été crucifié ? comment ? et par qui ? ») a été très bien choisi : ni trop évident (les « vérités » traditionnelles en prennent un coup !) ni trop polémique puisque tous les spécialistes invités, qu’ils soient catholiques, protestants ou juifs, sont d’accord sur l’essentiel. (2)
    En bref, cette première partie est une excellente introduction.

______________

(1) « Rien ne va de soi, chaque mot est un piège, il faut tout reprendre à zéro » (Rémond).
Retour au texte


(2) « On devine, sous les contradictions savamment civilisées par le montage, de féroces affrontements, de mortelles controverses » remarque Schneidermann (Le Monde, 31/3/97). Mais l’essentiel est que Jésus a bien été crucifié, et par des Romains.
Retour au texte






Paris, le 21 juin 1997




Retour à l’accueil Après la Bible imprimée et traduite... Retour haut de page Une symphonie de doutes

tb011052 : 28/12/2017