Analyse sémantique des récits :
La mise au tombeau de Jésus
La déposition de Jésus
Nous savons, par l’information donnée à
Pilate par le centurion, que
Jésus était mort et pendait encore sur la croix.
Joseph devait donc déposer son corps et l’ensevelir. Nous sommes, peut-être, étonnés de constater que d’autres personnes viennent pour l’aider.
N’était-il pas seul dans son initiative ? En effet puisque, selon les synoptiques,
il était conseiller du sanhédrin tout en étant opposé à la condamnation de
Jésus,
Joseph n’aurait pas pu trouver une aide de la part de ses collègues, malgré leur conciliation par raison. D’autre part,
il ne pouvait s’attendre à la présence des
apôtres, ceux-ci restant cachés par crainte.
Il trouva cependant de la solidarité de la part de ceux qui étaient, comme lui, «
disciples en secret » de
Jésus. En première ligne,
Nicodème.
Celui-ci s’était distingué publiquement pour avoir défendu
Jésus dans le droit de liberté de parole contre ceux qui l’accusaient, sans apporter de réelles motivations pour autant (
Jn 7:50-51).
Il s’était rendu chez
Jésus à titre privé, la nuit, s’entretenant avec
lui sur «
la nouvelle naissance » en esprit (
Jn 3:1-21).
Pharisien, docteur de la loi et des Écritures et au titre de chef,
Nicodème venait donc mettre en évidence
Joseph comme un homme du même rang social que lui et auquel, par surcroît, revenait l’initiative de la revendication de la mise au tombeau de
Jésus.
L’un et l’autre s’engageaient dans une revendication à la place de la famille et des
disciples de
Jésus, devant les deux tribunaux romain et juif. Hommes donc du troisième cercle de l’entourage de
Jésus : des
pharisiens, des docteurs des Écritures, attitrés, reconnus, libres, riches, influents, mais qui, ayant officiellement ignoré
Jésus, se rachetaient de leur lâcheté en en devenant témoins et défenseurs après sa mort.