Analyse sémantique des récits :
La mise au tombeau de Jésus
Les femmes lors de la mise au tombeau
Si
Jean apporte des compléments aux récits des synoptiques, ceux-ci semblent venir à sa rencontre par deux apostilles, qu’ils apposent à la fin du récit de la mort de
Jésus, et de celui de son enterrement. Or, dans ces apostilles, on fait allusion aux témoins oculaires de la mise au tombeau de
Jésus, et ceux-ci sont les femmes au service de
Jésus. Ces apostilles agissent comme de véritables documents de la mise de
Jésus au tombeau. J’estime opportun de les transcrire, parce qu’elles s’offrent aux lecteurs comme la signature que
les auteurs apposent à leurs récits pour en authentifier la validité. Je suivrai l’ordre de succession de
Marc à
Luc.
«
Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joset, et Salomé, qui le suivaient et le servaient… » (
Mc 15:40). Et au récit de la mise au tombeau : «
Marie de Magdala et Marie, mère de Joset, regardaient où on le mettait » (
Mc 15:47).
Et
Matthieu : «
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin et qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles étaient Marie, mère de Jacques et de Joset, et la mère des fils de Zébédée » (
Mt 27:55-56). Et lors de la mise au tombeau : «
Marie de Magdala et l’autre Marie étaient-là, assises en face du sépulcre » (
Mt 27:61).
Et
Luc, à la mort : «
Tous ceux qui connaissaient Jésus et les femmes qui l’avaient accompagné se tenaient dans l’éloignement, regardant ce qui se passait » (
Lc 23:49). Et à la mise au tombeau : «
Les femmes qui étaient venues de Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé et, s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour de sabbat, selon la loi » (
Lc 23:55-56).
Ces dernières phrases nous permettent de saisir la portée de leur témoignage. Elles sont tout à fait convaincues par ce qu’elles voient qu’il s’agit de la mise de
Jésus dans un tombeau. Sans doute des questions agitent leur âme, mais ce qu’elles ont vu les rassure.
Il y a eu sans doute des luttes et des intrigues obscures dans tout cela, mais la réalité de ce qu’elles ont vu les apaise :
Jésus a été mis dans le tombeau. Loin donc de leur esprit la crainte d’une condamnation de
Jésus à la fosse commune, soit par les
Romains, soit par les
juifs du sanhédrin ; dissipée la vision d’un
Jésus «
pendu au bois » comme un maudit ! Le corps de
Jésus a été décroché de la croix, roulé dans un sindon, trainé jusqu’au tombeau dans lequel il git.
L’absence de tout rite est comprise comme imposé par la Parachève, les femmes y retourneront le jour après le sabbat. Elles établissent en effet d’aller acheter les arômes et préparer l’onction. Cette décision est pour nous comme la préannonce du témoignage que
Jésus a été enseveli dans un tombeau. Elles le donneront par l’onction. Et aussitôt que le tombeau est refermé par la grande pierre, elles courent à la maison pour préparer l’onction avant que ne tombe la nuit.