Critique référentielle :
Joseph d’Arimathée
Arimathée
Arimathée est une ville à la limite entre la
Samarie et la
Judée, appelée en d’autres textes
Ramathaïm. L’origine de
cette ville donne à connaître, par son symbolisme, l’aptitude du personnage de
Joseph à accomplir la tâche que
les auteurs lui confiaient dans le récit.
À cet égard, on trouve une référence à la ville de «
Ramathaïm » dans
les
Maccabées. Nous sommes dans la période finale des règnes issus de l’empire
d’Alexandre. La lutte de ces provinces de l’empire helléniste contre le judaïsme avait été féroce. Mais à la suite de la résistance des
Maccabées, des appels à la conciliation et à la paix commençaient à se faire entendre. Le roi de
Perse,
Démétrios II, renouvelle à
Jonathan, grand prêtre et chef politique de la
Judée, l’offre de paix que lui avait adressé
Démétrios I, mais qu’il avait refusée.
Il lui écrit en faisant allusion aux trois villes propriétés de la
Samarie mais cédées au pouvoir de la
Judée en gage de conciliation et d’amitié entre les deux peuples. Une de ces villes était
Ramathaïm.
Jonathan accepte (
1 M 11:34).
On peut supposer que
la ville était encore dans cet état juridique au temps de
Jésus, avec la différence que le pouvoir qui en revendiquait la propriété n’était plus la
Grèce mais
Rome. Dès lors, on doit considérer qu’on confère à
Joseph le rôle d’un personnage en relation à la fois au judaïsme et à l’hellénisme.
Il était en condition de pouvoir demander à l’autorité romaine le corps de
Jésus parce qu’il était un
juif dont la ville de naissance était
Arimathée, ville qui demeurait propriété de
l’empire et non du Judaïsme. Qu’on rappelle que
Jésus avait été accusé d’être «
Samaritain », précisément pour avoir affirmé détruire
le temple par sa tentative d’abolition du sacrifice expiatoire par l’expulsion des animaux qui servaient pour l’accomplir.