ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisLa crise galiléenne |
La mise entre parenthèses du contexte et l’analyse du miracle :Le miracle de la constitution de l’Église |
Sommaire Avertissement au lecteur Mise entre parenthèses du contexte - Introduction - Le symposium du récit - Les miracles du Christ - Miracle de la croissance - Miracle de la constitution - Remarques exégétiques - Divisions par cent et cinquante - Les cent vingt - Les trois mille - Les cinq mille - Fraction du pain et étapes de croissance - Miracle du rassasiement - Miracle de prédication - Du miracle du Christ au miracle de Jésus - Jésus accomplit un miracle du Christ Mise entre parenthèses du miracle . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La fraction du pain et les étapes de la croissance de l’ÉgliseLa signification de la fraction du pain est désignée en grec par le mot « Coinonie », qui doit être traduit par « communion ». Celle-ci est aussi bien la communion entre des hommes unis par un lien de fraternité qu’entre ceux-ci et Jésus. Le processus diachronique du sens a montré que la référence à Jésus n’est pas uniforme, puisqu’elle se détermine selon que l’accent se porte sur la mort et la résurrection, sur sa rédemption et son incarnation dans l’Église, ou enfin sur sa venue. Il convient donc maintenant de mettre en rapport les moments de la diachronie du sens avec les étapes de la croissance de l’Église, en gardant présent à l’esprit le symbolisme de multiplication. Dans la communauté des cent vingt, la fraction du pain ne pouvait signifier que la relation fraternelle qui s’était établie entre les disciples et les frères de Jésus après la mort de celui-ci. Celle-ci était cependant signifiée de façon négative, moins dans sa valeur théologique que comme condition de la naissance de la communauté fraternelle. En effet, les frères et les disciples de Jésus s’étaient unis parce que, comme il était mort, ils voulaient en perpétuer le nom. À cette mort correspond le chiffre zéro, qui rend possible le rapport de multiplication de douze par dix. Ainsi, quoique non exprimée directement, la mort de Jésus constitue-t-elle la dimension zéro du symbolisme eucharistique. Dans la communauté des trois mille, Jésus est supposé comme étant ressuscité. La communauté est cette même confrérie primitive, mais devenue par droit le peuple de la promesse, dont la croissance a pour auteur le ressuscité, qui est le Christ. La fraction du pain, elle, représente le miracle de croissance que le Christ accomplit dans son peuple. D’une façon directe et explicite, elle exprime aussi bien la vie communautaire entre les frères que la communion de ceux-ci avec le Christ. Dans le cadre du symbolisme du nombre, celui-ci n’est plus le zéro, mais le rapport de multiplication lui-même, c’est-à-dire le multiplicateur. En rompant le pain, les croyants communiaient entre eux dans la mesure où ils étaient en communion avec le ressuscité. La communauté des 5.000 est, en puissance, l’Église du Christ, autrement dit l’union des hommes par la communion avec la mort du Christ. Il ne s’agit cependant pas de la mort telle qu’elle avait été comprise dans la communauté primitive, mais en tant que propre au ressuscité et donc une mort assumée par la vie et donnée pour les hommes. Quant à la fraction du pain, elle exprime toujours la coinonie des croyants, mais relativement à l’unité qu’ils reçoivent par la participation à cette mort expiatoire. Dans le jeu de cette signification, le symbolisme du geste de la fraction se charge, lui aussi, du sens de cette mort, exprimant moins le partage de vie que la rupture du corps du Christ – la séparation de son sang – impliquée par la mort. La fraction du pain est le corps du Christ qui se « rompt », qui se donne pour « plusieurs », pour « nous ». Ces « plusieurs » constituent une coinonie parce qu’ils participent, par la fraction, au même corps. Dans un deuxième moment, le sens de la fraction du pain passe de la relation au corps du Christ qui se rompt, au corps qui se constitue précisément par l’union de ceux qui participent par elle à la mort du Christ. Le Christ mort prend vie dans la communauté comme dans son propre corps, la communion entre les croyants s’identifie avec leur communion avec le Christ. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ti14600 : 04/05/2017 |