La crise galiléenne

La division par cent et par cinquante
et l’organisation institutionnelle de l’Église

   En partant du principe que la péricope reflète, dans son ensemble, la prise de conscience que l’Église avait d’elle-même à la lumière du messianisme des Écritures, j’ai recherché si celles-ci pouvaient offrir des textes susceptibles d’être entrés dans le jeu de ce processus d’interprétation. Dans cette recherche, je me suis laissé guider d’une part par des indices d’emprunts littéraires, et d’autre part par des analogies existant entre le contexte de l’Église primitive, telle qu’elle nous apparaît dans les Actes, et celui d’événements bibliques qui pouvaient aussi être considérés comme modèles dans la constitution de l’Église.
   Mes regards ont porté sur le Deutéronome 1:9-18, texte qui concerne l’instauration des juges par Moïse, et qui se place au tout commencement de la marche du peuple dans le désert, en route vers la terre promise. Ce récit, en effet, offre des points de contact, au niveau lexical, avec notre péricope et aussi, dans son intrigue, avec la trame du récit des Actes concernant l’élection des « diacres » et l’arrière-plan de celui de la deuxième Pentecôte. J’ai donc cherché à cerner le réseau complexe des similitudes entre ces textes, mais du fait que celles-ci se situent moins au niveau grammatical et littéraire que dans la dimension anadygmatique des récits, la recherche n’est pas, à proprement parler, exégétique mais référentielle, les appuis philologiques ne servant que comme indices.