Sommaire
La foi au Christ ressuscité
Le Christ est ressuscité
Les apparitions d’anges aux femmes
Les apparitions «privées» de Jésus
- Introduction
- Selon Matthieu
- Selon Luc
- Selon Jean
. Jésus et Marie
. Inspiré par le Cantique
- Une pastorale
- L’attente
- La recherche
- Dans le jardin
- La rencontre
- L’union
Les apparitions de Jésus aux Onze
La structure des textes évangéliques
. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .
|
L’apparition à Marie chez Jean :
L’inspiration du Cantique des cantiques : en forme de pastorale
Marie est là, près du tombeau, pour nous faire comprendre cette réalité spirituelle de la résurrection, pour tracer le chemin « véritable » qui mène à la rencontre du Christ ressuscité. C’est le même chemin que « le disciple que Jésus aimait » a parcouru pour arriver à la foi et, si Jean ne nous l’a pas décrit alors, c’est sans doute parce qu’il préférait nous dévoiler, à travers Marie, l’itinéraire propre à l’amour. Car Marie est une femme, la femme que Jésus aimait et qui, pour rencontrer son bien-aimé même après qu’il soit mort, n’a besoin que de son amour.
C’est très certainement cette considération qui a poussé l’auteur du quatrième évangile à chercher le motif de son récit dans le Cantique des cantiques, motif qu’il trouve dans les paroles de l’époux par lesquelles le poème se dénoue : « l’amour est fort comme la mort » (Ct 8:6). Lui offrant le motif, le Cantique lui donne aussi la trame et le genre littéraire de sa narration, qu’il écrit sous forme de pastorale.
Dans ce poème de Jean, Jésus tient le rôle de l’époux et Marie celui de l’épouse, bien que, à notre avis, Jean ne se limite pas à la personne de Marie mais voit en elle l’image de l’Église. Reprenant l’interprétation mystique donnée au Cantique par toute la théologie rabbinique, qui voyait dans les relations entre l’époux et l’épouse l’image de celles qui liaient Dieu et le peuple, Jean transpose le même thème dans les relations entre le Christ et l’Église, accomplissement du peuple.
Paul avait d’ailleurs, avant lui, exprimé ces relations par l’image du couple. On comprend ainsi que toute la théologie ultérieure, des Pères de l’Église jusqu’au Moyen-Âge, ait interprété le Cantique dans cette nouvelle optique dont Jean avait été l’initiateur. Surtout que la forme qu’il adopte pour ce récit – « pastorale » poétique et non discours théologique – peut le faire considérer comme le Cantique du Nouveau Testament : le thème, le mouvement, les dialogues, sont les mêmes que dans l’ancien Cantique, mais ce nouveau « poème » prétend être le Cantique dans lequel celui de l’Ancien Testament se réalise et s’accomplit.
Naturellement, nous ne retrouvons pas dans la « pastorale » de Jean tous les mouvements du Cantique, car elle a été conçue pour être un des récits de l’évangile de la résurrection : Jean se borne à reprendre la scène qui décrit la recherche de l’époux par l’épouse, mais il la reprend dans tous ses épisodes : l’attente, la recherche auprès des gardes et des filles de Jérusalem, l’entrée de l’époux dans le jardin et enfin la rencontre et les noces.
|