ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Les apparitions dans les évangiles





Les apparitions dites « privées » de Jésus


Sommaire

La foi au Christ ressuscité

Le Christ est ressuscité

Les apparitions d’anges aux femmes

Les apparitions «privées» de Jésus
- Introduction
- Selon Matthieu
- Selon Luc
- Selon Jean
   . Jésus et Marie
   . Inspiré par le Cantique
     - Une pastorale
     - L’attente
     - La recherche
     - Dans le jardin
     - La rencontre
     - L’union

Les apparitions de Jésus aux Onze

La structure des textes évangéliques




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L’apparition à Marie chez Jean :

L’inspiration du Cantique des cantiques : dans le jardin


   Marie, en parlant aux anges, « se retourna et vit Jésus qui se tenait là ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus » (Jn 20:14). Les anges ne disparaissent pas – pas plus qu’ils n’étaient apparus – simplement, Marie ne les voit plus ; elle « voit » maintenant Jésus, toujours dans cette dimension de son amour, mais elle le prend pour le jardinier.
   Jésus avait été déposé dans un tombeau neuf situé dans un jardin, où il était le seul à demeurer. Le jardin va donner à Jean la possibilité de poursuivre son récit en suivant le Cantique : Jésus est là, dans ce jardin, comme l’époux attendant l’épouse. Il s’était absenté, ainsi que le montre la disparition de son corps, mais, parce que l’épouse est là, il revient maintenant dans le jardin. « Mon bien-aimé est descendu à son jardin, aux parterres embaumés, pour paître son troupeau dans le jardin et cueillir les lys » (Ct 6:2).

   C’est bien le désir propre à l’amour qui rend Jésus visible pour Marie. Il est là parce que Marie l’a cherché, parce que, comme l’épouse, elle a crié : « Lève-toi, aquilon, accours, autan ; soufflez sur mon jardin, qu’il distille ses arômes. Que mon bien-aimé entre dans son jardin, qu’il en goûte les fruits délicieux » (Ct 4:16).
   Or, dans le Cantique, ce jardin est l’épouse elle-même, dépeinte comme un « jardin bien clos » (Ct 4:13). Pour Jean, le jardin où descend le Christ, c’est Marie : son cœur, déjà porté par le désir de son Seigneur, commence à se remplir de lui. Tombeau d’angoisse et de ténèbres, il commence à devenir jardin d’espérance et de joie. L’amour l’a préparé pour l’apparition du Seigneur et si, quand il apparaît, Jésus est vu sous les traits du jardinier, c’est justement parce qu’il est saisi dans le mouvement de cet amour par rapport à ce jardin qui est la foi de Marie.

   Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » (Jn 20:15). Notons ici une nuance : il ne lui demande pas « que » cherches-tu, mais « qui », afin de souligner que Marie cherche le corps de Jésus pour le rencontrer, lui. Cette nuance nous permet de comprendre la réponse de Marie : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre » (Jn 20:15).
   Qui a pu enlever le corps, si ce n’est le gardien de ce jardin où le corps a été déposé ? Qui, sinon Jésus lui-même ? Ainsi est dépassée l’hypothèse du vol puisque, si le corps de Jésus a disparu, c’est parce que lui-même l’a enlevé en ressuscitant.

   La pastorale de Jean, à son aboutissement, introduit la solution du problème posé par le tombeau vide : il est inutile de tenter de retrouver le corps de Jésus par une recherche autre que celle de la foi, autre que celle du désir du Seigneur, car c’est lui qui en explique l’enlèvement, c’est lui qui peut nous faire connaître le lieu « où on l’a mis ». La foi naîtra donc du tombeau vide, comme du donné sensible, comme d’une réalité charnelle qui ne possède pas encore de signification, mais qui en acquerra une au moment où, en recherchant Jésus, on croira en sa résurrection.




c 1981




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t264324 : 25/02/2020