ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisAutobiographie |
Philosophie et départLa visite du Père PèguesEn réfléchissant sur ce récit |
EN SARDAIGNELE DÉPARTL’ITALIEAu collège d’ArezzoLe Noviciat Philosophie et départ - Du ginnasio aux écoles de philosophie - À l’Angelicum - La visite du Père Pègues . La visite . Marie et Joseph . En réfléchissant sur ce récit - La constitution du centre régional - Sous l’occupation de l’Italie par les nazis - De Rome à Florence - De Florence à la France PUIS LA FRANCE............................................ |
’avoue que cette conclusion du texte me choquait, car il passait de la fécondation d’une femme par un homme à une fécondation par Dieu lui-même. Je soutenais que ce recours à Dieu ne pouvait avoir dans le texte d’autre but que de reconnaître que l’enfant dont Marie aurait été enceinte, était le Fils de Dieu. Le Père Pègues m’interrompît promptement : « Vous oubliez que le mari avait eu une vision, qui l’assurait qu’elle était enceinte par Dieu ». « Je ne l’oublie pas, mais cette vision n’est pas réelle mais figurée. » À ce point, le Père Pègues m’interrompt de nouveau : « Vous oubliez que vous êtes dans un texte des Écritures, qui ne contient pas d’erreurs. » « Soit, mais le récit ne rapporte pas un fait réel mais un " rêve "! Rappelons ce que l’évangile affirme : " Voici, l’ange du Seigneur lui apparut en songe " (Kat Onar efane auto) (Mt 1:20). Je ne renie donc pas le texte de l’évangile, mais je le situe dans son contexte et je le rapporte à ce qu’il signifie. Je reconnais cependant que le texte considère comme réelle cette fécondation de Marie par Dieu, annoncée cependant à Joseph pendant qu’il dormait, donc en songe ! Or, l’apparition de la naissance de Jésus se manifeste en songe : il ne s’agit pas d’une apparition de l’ange à Joseph, mais d’un rêve d’apparition. Et s’il l’a rêvée, il en résulte que le texte sur la naissance de Jésus par le fait de Dieu est un songe ! Étant un songe, il ne s’agit pas d’un événement réel. Comment peut-on échapper à ce doute ? » Mes amis furent perplexes, mais leur conviction se fondant sur un texte de foi, ils restèrent dans leur vision. Ils me suivirent cependant en partie, dans la mesure où ils étaient préoccupés. En s’en allant, un des amis me dit : « Il ne nous reste qu’à attendre qu’un rêve vienne aussi en nous pour comprendre le texte ! On peut vous laisser, donc. » Nous nous serrons les mains, et ils partent, l’un énervé, l’autre étourdi et désolé. Quant à moi, je leur dis encore : « J’aurais été heureux d’être professeur de Théologie à l’Angelicum, mais je n’ai pas la conviction de pouvoir enseigner et interpréter l’évangile comme l’école de Théologie doit l’enseigner, dans la foi propre à l’Ordre et à l’Église ». Ce qui s’imposait à moi, ce n’était pas l’enseignement de la théologie, mais la possibilité d’examiner la vérité de cette théologie. Aussitôt, je traçais un plan de travail qui me permette de continuer les études tout en exerçant un ministère. Je m’engageais pour cela dans une nouvelle voie, celle du mysticisme, tout en poursuivant les études de philosophie. Dans celles-ci je suivis Kant et les idéalistes, comme Fichte ; je lui ajoutai la lecture de Gentile, dont la philosophie s’inspirait de lui et dont je suivis quelques cours à l’université de Rome. Je tentai en outre une approche de l’esthétique, suivant principalement Croce, y associant l’étude de l’histoire de l’art, ainsi que la visite des musées et des expositions d’art. Pour la mystique, je me consacrais à la lecture de Thérèse d’Avila, Tauler, Bonaventura et, surtout, Catherine de Sienne. |
t505320 : 18/12/2020