ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


De la naissance de Jésus-Christ
à la naissance de Jésus




Jésus




Sommaire
Avertissement

Introduction

La naissance chez Paul

L’évangile de Marc

Matthieu : naissance du roi des juifs

Luc : naissance du fils de Dieu

La naissance du héros

Jean : le samaritain

Marie

Joseph

Les noms de Jésus

L’évangile de Thomas

Témoignages des juifs

Jésus


. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   Au terme de notre étude, nous constatons que les témoignages juifs sur Jésus coïncident, pour l’essentiel, avec les informations sous-jacentes aux récits des évangiles, et aussi avec les accusations de juifs contre Jésus rapportées par ces mêmes évangiles. Il faut donc conclure que les témoignages juifs sur Jésus ne viennent pas des évangiles, mais faisaient partie d’une tradition autonome, qui remonte à la connaissance que les juifs avaient de Jésus de son vivant. Ces témoignages ont donc une valeur historique. En reprenant ces informations comme documents de leur récit, les évangélistes en confirment l’authenticité, puisqu’ils ne les auraient pas utilisés s’ils les avaient crus faux. Leur authenticité est d’autant plus confirmée qu’ils sont contraires aux thèmes messianiques des évangiles.

   En raison de cet accord, nous pouvons affirmer disposer d’un corpus d’informations aptes à nous offrir sinon l’histoire, du moins des éléments des conditions de naissance de Jésus. Puisque les évangélistes n’ont fait qu’interpréter ces données par le biais du code messianique, ils n’ont rien ajouté de substantiel. Cependant leur récit, surtout au niveau des références littéraires, donne la possibilité d’enquêter sur ces données, par voie de supposition et de soupçon, en vue de mieux les concrétiser.

   Marie, la mère de Jésus, femme de très humble condition, était une travailleuse mercenaire.
   Enceinte, elle fut renvoyée par son mari, car celui-ci avait des raisons de croire que cette grossesse ne venait pas de lui. Mais puisqu’il s’est contenté de la renvoyer sans chercher à la faire condamner, il faut croire qu’il n’en possédait pas la preuve et qu’il estimait avoir une bonne part de responsabilité. Il est étonnant que Matthieu rapproche aussi intimement la grossesse de Marie de celle de Tamar. Il est aussi possible de penser que Marie fut tout à fait victime de cette grossesse, croyant s’être unie à son mari alors qu’un autre l’avait remplacé par ruse.
   Chassée, Marie a dû chercher du travail ailleurs, elle a accouché clandestinement et a exposé son enfant. Exposer l’enfant ne signifiait pas le condamner à mort, car l’exposition faisait partie des mœurs de ce temps et s’opérait selon des normes favorables : si des femmes se trouvaient dans l’obligation d’exposer leur enfant, d’autres avaient besoin de l’adopter, soit en raison de leur stérilité, soit pour augmenter la capacité de travail de leur famille. L’enfant était exposé emmailloté et couché dans une corbeille, ce qui signifiait qu’il était exposé pour être recueilli, pour vivre et non pour mourir.

   On peut penser que l’enfant a été exposé en même temps que sa mère, qui s’offrait comme travailleuse. Dans ce cas, l’enfant serait resté avec sa mère, mais tous deux étant achetés à la façon d’esclaves, en échange de leur prestation de travail.

   Où Jésus est-il né ? Ni à Nazareth, ni à Bethléem ! Une interprétation du récit allégorique du quatrième évangile sur le passage de Jésus en Samarie nous incline à penser que le lieu de sa naissance est précisément le puits de Jacob, en Samarie. D’ailleurs pourquoi les juifs auraient-ils appelé Jésus « le samaritain », s’il n’avait pas montré des attitudes et des traits qui l’approchaient des samaritains ?
   Mais il faut croire que Jésus a habité Nazareth depuis son enfance, puisqu’il est connu comme venant de Nazareth.
   A-t-il habité Nazareth avec sa mère ? Il semblerait bien, puisqu’il était connu en ce lieu comme « fils de Marie ». Mais le comportement de cette femme envers lui, et en retour celui de Jésus envers elle, nous persuadent que cette Marie serait plutôt sa mère adoptive que sa mère réelle, la maîtresse de la famille qui avait passé un contrat de travail avec Jésus.

   C’est pourquoi Jésus passait pour un homme « sans père ni mère », cette situation s’offrant aux interprètes gnostiques comme le signe par excellence qu’il était le fils de Dieu : « Ametor et apator ».



2011




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t820000 : 24/12/2017