Sommaire
Prologue
Introduction
Clermont-l’Hérault
Saint-Quentin
Bruay-en-Artois
Tourcoing
La crise
Épilogue
- L’utopie dans tous ses états
. Un quart de siècle...
. Dénoncer l’aliénation
. L’opinion de l'orthodoxie
. L’hérésie
. Combattre le religieux
. Certitude ou inquiétude ?
- Quitter un monde bon
. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .
|
Combattre le religieux
Combattre le religieux, ce n’est pas renoncer à l’homme !
Dans la deuxième partie de l’antique poème, Job en est le symbole et la promesse (1). L’innocence de Job crie de la terre au ciel. L’homme, fourbu de malheur, n’a que son sang (sa vie déchirée) pour crier à l’injustice, et son innocence comme prière. Job, témoin d’Abel, terrassé sans raison, accablé par les circonstances de l’histoire, certifie que sa culpabilité sera jugée à un autre tribunal que celui des dogmes et des certitudes. Job éprouve le silence de Dieu et découvre solitude et abandon dans ses relations humaines les plus intimes. Mais il assume sa condition, transcende le silence de Dieu et l’abandon des hommes.
Au point extrême du rejet, il se dresse en signe qui appelle la justice. Il attend le « goël », le défenseur (celui qui, en Israël, sauvegardait l’honneur, le « vengeur du sang »). Goël vivant de son innocence, qui de la terre adjure le ciel, et se dressera à la fin comme vengeur de l’honneur et de la vie de l’homme. Alors, justice sera rendue dans l’innocence reconnue !
Dieu, le tout-puissant et le tout-autre, le « Shaddaï », est mort, détrôné définitivement de son pouvoir judiciaire, et Job déclare la fin des orthodoxies religieuses, morales, sociales, politiques, qui aliènent les hommes enfin vengés ! Job récuse l’inhumanité des scribes et des bien-pensants qui, prétendant comme au temps de Galilée que la terre est immobile, refusent de « regarder dans la lunette » pour s’apercevoir tout simplement qu’elle tourne.
Sujet enfin libre de son destin Job, l’homme sans cesse à venir, affrontera désormais la puissance d’un cosmos encore indompté pour le maîtriser et y faire sa place par le combat de la liberté créatrice. Alors, à chaque moment créateur d’humanité, se dressera sur terre le « goël vivant » de Job, la voix qui crie justice.
Et quand Dieu est mort, Job existe par la « parole de Yahvé », constante interrogation et permanent aiguillon en l’homme, par lequel il renaît sans cesse responsable et libre, témoin de l’amour de Dieu au-delà de Dieu !
______________
(1) Voir l’étude de Pierre Curie sur Dieu contesté par Job (1967). 
|