ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Pierre Curie


Le roman inachevé d’un utopiste





Tourcoing (1960-1967)


Sommaire

Prologue

Introduction

Clermont-l’Hérault

Saint-Quentin

Bruay-en-Artois

Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à
  Tourcoing
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
- L’impasse
- Recherche de structures
   nouvelles
- Expériences nouvelles
- Vers la crise

La crise

Épilogue




. . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . .

   J’avais alors dix années de ministère pastoral et quitté trois postes : le premier (1) par épuisement de moyens et de souffle, et évincé des deux autres (2) pour non-conformisme ! Je pouvais m’interroger avant de poursuivre. Étais-je Jacob, sorti boiteux de la lutte avec l’ange, ou David affrontant Goliath ? Au contraire, était-ce le signal d’alarme d’une inconscience invétérée ou d’une obstination perverse dissimulant un désir secret de puissance ? Sans doute ni l’un ni l’autre. Peut-être, plus précisément, l’acharnement de quelque Sisyphe essayant vainement de rouler le roc accablant des habitudes, des principes et des dogmes vers le sommet de l’utopie !

   Alors, condamné à me colleter à nouveau à ce rocher familier, je présentais ma candidature au poste de Tourcoing, vacant depuis une année depuis le départ du pasteur Robert Chéradame… sans illusions, mais avec l’espoir quand même de pousser cette fois le rocher un peu plus près de l’utopie ! Consulté par le conseil presbytéral de Tourcoing, le président de la région, Charles L’Eplattenier donna son accord en l’avertissant (sans doute dans une louable et démocratique attention) que l’homme ne serait pas de tout repos.
   Oh hisse ! Rocher d’une histoire conviée à un nouveau rendez-vous avec l’utopie…

   Le huit septembre 1960, pour notre septième déménagement en dix ans, nous nous installions en famille dans le spacieux et agréable presbytère de briques rouges du quarante-cinq rue Ronsard, à l’entrée sud de Tourcoing.
   Nous venions de quitter le monde de la mine, et nous allions découvrir celui des filatures, des grandes entreprises privées du coton et de la laine de Roubaix et de Tourcoing, le monde d’un patronat autocrate et désuet et d’un catholicisme plus omniprésent encore que celui du bassin minier. Mais la région du Nord, comme celle du Pas-de-Calais, connaissait aussi une crise économique profonde : après la fermeture des puits de mine, nous devions être les témoins de celle des usines textiles, du chômage grandissant et de l’appauvrissement d’une population d’ouvriers et d’employés de plus en plus tentés par l’exode.

   Tourcoing, à quatorze kilomètres de Lille, cité de quatre-vingt-dix-mille habitants en lisière de la Belgique, forme avec sa sœur roubaisienne une énorme agglomération de deux-cents-mille habitants (de plus de cinq-cents-mille avec les quelques vingt communes qui leur sont imbriquées), étendue sur environ dix kilomètres du nord au sud. Il faut regarder attentivement les panneaux de signalisation pour s’apercevoir du passage d’une cité à l’autre.

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(1) Clermont-l’Hérault (1950 – 1955)   Retour au texte

(2) Saint-Quentin (1955 – 1956) et Bruay en Artois (1956 – 1960)   Retour au texte



1992




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