Sommaire
Prologue
Introduction
Clermont-l’Hérault
Saint-Quentin
Bruay-en-Artois
Tourcoing
- Introduction
- Le protestantisme à Tourcoing
- Communauté vivante
- Sensibilisations
- Parole d’utopie
. Introduction
. Création et alliance
. Mort de la religion
. Résurrection
. Reniement et foi
. L’alternative
. De la solitude à la communion
. À l’œuvre dans le monde
- L’impasse
- Recherche de structures nouvelles
- Expériences nouvelles
- Vers la crise
La crise
Épilogue
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Chacun des dimanches des années 1961 à 1964, je suis monté en chaire dans le temple de Tourcoing pour prêcher. Aux quelques trente fidèles rassemblés (cinquante dans les grandes circonstances), j’ai dit chaque fois, suggérée par le Livre qui fait autorité, une parole qui cherchait à éveiller un écho dans l’histoire de chacun pour lui en proposer un sens.
Était-elle la parole de mon désir, ou au contraire la bonne parole à dire ce jour-là à ceux qui étaient présents pour l’entendre ? Pour le barthien que j’avais été, énonçait-elle « avec des mots humains les oracles de Dieu » ? Aujourd’hui, je demanderais : était-ce parole d’utopie,
- celle qui prétend que le monde n’existe que pour le bonheur et l’épanouissement de l’homme ?
- celle qui, récusant les religions qui aliènent les hommes, les appelle à entrer dans le périlleux dynamisme de l’amour qui ressuscite et renouvelle toutes choses ?
- celle qui démystifie les prétentions des pouvoirs oppressifs et jette bas les masques de l’honorabilité et du conformisme sous le choc de la banale quotidienneté ?
- celle qui déclare que l’homme peut se libérer des tabous, et qui donne l’énergie pour abattre les murs de méfiance et de mépris pour ouvrir à la communication dans la transparence ?
- celle qui, contre vents et marées, appelle l’homme à lutter pour que son travail cesse de l’asservir et lui restitue sa créativité pour son bonheur ?
- celle qui dénonce les fatalités de l’histoire et exhorte les États et les puissants à assumer leur tâche de justice en maintenant la paix ?
- celle, enfin, qui invite tout homme à devenir un « mandataire de l’amour » ?
Au lecteur de m’aider à répondre : qu’il en juge maintenant !
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