ANALYSE RÉFÉRENTIELLE
ET ARCHÉOLOGIQUE
Pierre Curie
Le roman inachevé d’un utopiste
Tourcoing (1960-1967) :
l’impasse
Sommaire
Prologue
Introduction
Clermont-l’Hérault
Saint-Quentin
Bruay-en-Artois
Tourcoing
-
Introduction
-
Le protestantisme
à
Tourcoing
-
Communauté
vivante
-
Sensibilisations
-
Parole
d’utopie
-
L’impasse
-
Recherche
de structures
nouvelles
-
Expériences
nouvelles
-
Vers
la crise
La crise
Épilogue
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o - . . . . . . . .
En dépit de l’évidente volonté de vivre de la communauté protestante tourquennoise au cours de ces dernières années, elle a eu la plus grande peine à honorer ses engagements financiers à l’égard de la solidarité régionale. Malgré quelques sursauts, en particulier en 1963 et 1965, la situation financière s’était constamment dégradée, et la dette ne parvenait pas à être épongée, au contraire !
La participation financière demandée par la région à la paroisse ne représentait que la moitié du coût d’un poste pastoral. Or, au cours de cette période, les versements moyens de solidarité de la paroisse n’ont même pas atteint la moitié de la valeur de ce demi-poste pastoral (environ quarante-sept pour cent), ce qui signifiait que la part de solidarité de la région du
Nord à l’égard de la communauté de
Tourcoing avoisinait effectivement environ les deux tiers.
Il fallait aussi faire face aux dépenses locales de la communauté, ce qui portait le coût global annuel de ce poste à une somme d’environ vingt-sept-mille francs de l’époque. Par ses dons, la communauté n’en assurait annuellement que quinze-mille, soit péniblement la moitié, ce qui voulait dire qu’à l’intérieur de la structure de synodalisation la communauté protestante de
Tourcoing, ces conditions d’existence ne cessant de se dégrader, serait en permanence une communauté assistée financièrement, en dépit de tous les efforts qu’elle pourrait accomplir.
En conclusion de mon rapport à l’assemblée générale de l’Église en 1962, j’avais déjà annoncé la «
nécessité d’une reconversion à plus ou moins bref délai. Pour des raisons spirituelles et matérielles, il me semble nécessaire d’opérer d’ici peu une reconversion stratégique de cette petite Église. Et cependant, une présence évangélique doit être affirmée dans
cette grande cité industrielle et très cléricale. Les modalités sont à étudier dès maintenant, sous peine de nous voir acculés à des solutions de détresse qui seraient désastreuses
».
Un an plus tard, à l’assemblée générale du 3 mars 1963, je renouvelais et précisais ce diagnostic : «
L’impression qui se dégage des diverses manifestations et activités est très certainement le désir de vivre d’un petit noyau, qui correspond aux membres participants au culte (vingt-cinq en moyenne les dimanches ordinaires, c’est-à-dire environ cinquante-cinq fidèles présents régulièrement ou irrégulièrement). L’Église de
Tourcoing ne répond pas aux « normes de viabilité » établies par l’Église réformée de
France ; c’est une Église « surchargée » et « sous-développée », incapable de vivre en autonomie. Depuis deux ans, le pasteur est parvenu à la conclusion que la recherche de structures nouvelles doit être entreprise pour aboutir à une autre forme d’Église dans le secteur des
Flandres
».
1992
tc435000 : 23/07/2019