Sommaire
Préface
Quittez un monde bon
Vivre la foi dans le siècle
Présence de l’Église au monde
Église en dialogue avec le monde
- Quête du Christ
. Dialogue Église-monde
. Le monde, lieu de souveraineté de Dieu
- Église et vérité
- Expression de la souveraineté de Dieu
- Dialogue Église-monde
- Que signifie dialoguer
- Marche vers l’unité
- Scandale de la division
- Dialoguer aujourd’hui
- Parole et image
Itinérance : une quête du sens
Croire au-delà des perplexités
En écoutant l’Alléluiah d’Hændel
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Le monde comme lieu de la souveraineté de Dieu : le scandale actuel d’une Église divisée
Une communauté divisée ne peut plus signifier ce dynamisme de la vérité surgissant en Christ dans et pour le monde. Le monde, d’ailleurs, refuse ces « faux signes » de la vérité en se déclarant athée, et il cherche ailleurs et en lui-même, obscurément, passionnément, les signes de la présence d’une humanité renouvelée et unifiée, par exemple à travers les expressions de l’existentialisme, du marxisme, ou d’autres idéologies.
Dans cette perspective, le dialogue œcuménique entre des Églises divisées a-t-il encore une raison d’être ?
On peut répondre affirmativement, s’il est vrai que « Christ n’est pas divisé » (1 Co 1:13). Il faut dire, toutefois, que le dialogue œcuménique en vue d’une unité des Églises dressées face au monde est une tâche illusoire : en effet, se rencontrant seules face à elles-mêmes pour retrouver leur unité « historique », les Églises devraient pouvoir parvenir à surmonter la double aliénation qui les sépare : par rapport au Christ et par rapport à l’Église-koinonia, condition nécessaire mais impossible à cause de leur prétention à détenir chacune la vérité, dans leurs dogmes, leurs systèmes de croyance et leurs institutions. Ce ne serait que dans le dialogue avec le monde que les Églises divisées pourraient faire cesser cette double aliénation, c’est-à-dire dans la mesure où, dans leur dialogue avec le monde, elles feraient cesser précisément leur aliénation avec le monde. Le dialogue œcuménique des Églises ne serait véridique et fructueux qu’au sein de l’oikouméné, de la terre habitée.
Ainsi, dans ce dialogue avec le monde, les Églises divisées en quête du Christ dans le monde découvriraient tout ensemble l’unité du monde dans une communion renouvelée qui progressivement, dans la même dynamique de l’amour, les ferait dépérir en tant qu’Église pour resurgir dans des « communautés mondaines » libérées.
Il se peut aussi que les Églises refusent ce dialogue et perpétuent l’aliénation religieuse. Cela n’empêchera pas le Christ de demeurer le seigneur du monde, et de réaliser quand-même l’unité du monde à travers d’autres dialogues (Mt 25).
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