ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


La recherche historique de Jésus





Le discours religieux et l’analyse référentielle :
Dieu


Sommaire

Parole de Dieu et recherche historique

Méthode d’approche référentielle

Discours religieux et analyse référentielle
  - Introduction
  - Croire
  - Dieu
    . Introduction
    . Dieu et le mythe
    . Conscience, inconscient
    . Mythe et métaphysique
    . Les preuves
  - Manifestations de Dieu
  - Les évangiles

Croire et penser

Esquisse d’un portrait de Jésus

Les évangiles, tombeau de Jésus




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Les preuves de l’existence de Dieu


   Cette affirmation semble s’opposer au fait qu’on a eu conscience d’avoir trouvé des preuves de l’existence de Dieu. Ces preuves sont pratiques et théoriques, et ces dernières a priori et a posteriori. Cependant ces preuves ne sont pas des arguments mais des paralogismes.

   Les preuves pratiques sont constituées par des miracles. On appelle « miracles » des phénomènes dont l’origine ou le mécanisme ne peuvent être expliqués par les lois de la nature. Il s’agit par exemple d’une guérison subite et considérée comme impossible, d’une conversion, d’un phénomène céleste ou terrestre semblant mettre en cause les principes de la nature, une naissance monstrueuse, etc. La preuve consisterait dans le fait que ces phénomènes, en dépassant les lois de la nature, montrent qu’il existe une autre dimension que celle-ci et donc une puissance qui la maîtrise et peut passer outre ; cette puissance est Dieu.
   Mais qui connaît les lois de la nature ? Qui peut dire qu’une guérison n’est pas obtenue par une loi encore inconnue ? On confond ici les lois de la nature avec la connaissance de ces lois, la nature est mesurée par l’homme, par la conscience que l’homme a de lui-même.
   Nous sommes en face d’un paralogisme. Ces phénomènes ne démontrent pas l’existence de Dieu, tout au plus ils la « montrent » dans la mesure où ils sont « signes » de cette présence. Nous sommes ici au niveau de la signification et non de l’argumentation, car ce phénomène non-ordinaire devient miracle en vertu d’un code de signification qui le constitue comme tel. Le miracle est miracle uniquement dans un système de croyance qui fixe d’avance les signes de reconnaissance de son objet.

   En ce qui concerne la démonstration a priori, tout le monde connaît celle de Saint Anselme : Dieu existe dans la mesure où nous le concevons comme l’être dans l’essence duquel est comprise l’existence.
   On connaît la critique sévère de Thomas d’Aquin, qui dénonce dans cette argumentation le passage de l’essence à l’existence, du logique au réel. Ici encore, il s’agit d’un paralogisme. On peut répondre aussi qu’on a cette idée de Dieu dans la mesure où on le suppose déjà existant. Sans cette supposition, on ne peut pas parler « d’idée » mais de représentation.

   Les preuves a posteriori ont été formulées par plusieurs théologiens, comme Thomas d’Aquin. Or toutes ces preuves se fondent sur les limites de l’homme et des êtres. Dieu existe dans la mesure où l’être contingent suppose le nécessaire, l’être fini l’infini. Mais cette argumentation n’est valable que si l’on suppose qu’il y a, entre le fini et l’infini, une relation de causalité comme production : le fini ne peut exister que par l’action de l’infini. Or cette relation de causalité est anthropomorphique, puisqu’on considère la relation de l’être à l’image de la production propre à l’homme. En l’appliquant à Dieu, on suppose que Dieu est à l’image de l’homme, ce raisonnement n’a pas pour fondement la raison, mais le mythe.

   On doit donc conclure que Dieu n’est pas objet de raison mais de conscience : il ne fait pas partie de l’ordre de l’être, mais de celui du vécu d’existence. Dès lors tout ce qui le concerne – révélation, foi, religion, obligation morale, etc. – n’est concevable que par rapport au vécu d’existence.



c 1990




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