Sommaire
Du fils naturel au fils de Dieu
Fils d’une adultère
La famille de Jésus
Délire ou extase ?
La solitude de Jésus
Qui est ma mère ?
- À Capharnaüm
- La source de Marc
- La question de Jésus
- La nouvelle famille
- La nouvelle réalité
- Le sens des mots
- La souffrance de Marie
La Métanoïa
Le défi et la crise
La bonne nouvelle
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Le sens des mots
Dans l’affirmation de Jésus, les mots « mère », « frères » et « sœurs » sont polyvalents, puisque celui qui fait la volonté de Dieu devient frère de Jésus, et en même temps sœur aussi bien que mère. Mais alors, quel est leur sens ?
Les considérations que je viens de faire (1) sur le fils de Dieu nous obligent à penser que Jésus n’entendait pas parler des relations familiales, mais des nouvelles relations qui, quoiqu’opposées, demeuraient connaissables à travers elles, je veux dire celles dont les hommes seront liés dans le Royaume.
Ses paroles doivent alors être comprises dans le cadre d’un discours parabolique. Les mots « frères » et « fraternel » n’ont pas qu’un sens figuré. La proximité entre les hommes dans le Royaume demeurant encore inconnue puisque les hommes ne la vivent pas encore, elle n’est connaissable que par analogie avec la relation fraternelle. Toutefois, quoique diverses, ces deux réalités sont aussi opposées, puisque les hommes ne pourront nouer des relations fraternelles qu’en dépassant les rapports familiaux. La famille et le royaume de Dieu sont donc liés dialectiquement.
Il conviendra d’approfondir ailleurs le sens de cette dialectique. Pour l’heure, il suffit de souligner que, dans le message de Jésus, la rupture avec la famille devient un impératif aussi nécessaire que la relation parabolique avec elle. On sera toujours contraint d’employer les mots « frère », « sœur », « mère » et « père », mais en réalité il s’agit de relations nouvelles qui impliquent une rupture profonde et sans retour avec le père et la mère, les frères et les sœurs. Si on ne tient pas compte de cette dialectique – et dans les évangiles celle-ci demeure tout à fait incomprise – on risque de fausser le message de Jésus.
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(1) Voir le chapitre précédent. 
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