Sommaire
La foi au Christ ressuscité
Le Christ est ressuscité
Les apparitions d’anges aux femmes
Les apparitions «privées» de Jésus
Les apparitions de Jésus aux Onze
- Le Christ ressuscité
- Selon Marc
. Introduction
. La mission apostolique
. Les signes
. Le « nom » de Jésus
. L’enlèvement au ciel
- Selon Matthieu
- Selon Luc
- Selon les Actes
- Selon Jean
La structure des textes évangéliques
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Selon l’évangile de Marc :
la mission apostolique
« Et il leur dit : « Allez par le monde entier proclamer la bonne nouvelle à toute créature. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné » » (Mc 16:15).
Selon l’évangile de Marc Jésus, en quittant le désert « où il fut tenté par Satan » (Mc 1:12) pour se rendre « en Galilée » et « proclamer la bonne nouvelle venue de Dieu », dit : « Les temps sont accomplis et le Royaume de Dieu est proche : repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle » (Mc 1:14-15). L’évangile est donc proclamé pour faire naître la foi, et la foi doit aboutir dans la repentance, cependant qu’évangile, foi et repentance sont mis en relation avec l’approche du royaume de Dieu.
En effet, quand Jésus commence à enseigner cet évangile, les gens sont « vivement frappés parce qu’il enseigne comme un homme qui a autorité, et non pas comme les scribes et les pharisiens » (Mc 1:22). Or quelle est cette « autorité » ? Elle vient de ce qu’il accompagne ses paroles par l’exercice d’une puissance sur les « esprits impurs » et sur les maladies. La prédication de Jésus en Galilée est toujours suivie par un acte qui manifeste ce pouvoir. La foule qui le suit, venue des territoires environnants et que nous trouvons rassemblée sur les bords du lac de Galilée, est composée de gens dont il a chassé les esprits impurs ou qu’il a guéris, et de malades ou de possédés qui « se précipitent vers lui pour le toucher » (Mc 3:10).
Marc nous fait comprendre que cette puissance qui lui donnait autorité était aussi physique, car il affirme que Jésus, à l’occasion de la guérison d’une femme atteinte d’une perte de sang, eut conscience « qu’une force était sortie de lui » (Mc 5:30). La prédication de l’évangile était tellement liée au pouvoir de chasser les démons et de guérir, qu’il est dit que Jésus, après avoir choisi les Douze comme compagnons, les envoie « prêcher avec le pouvoir de chasser les démons » (Mc 3:15).
Dans ces hommes possédés, comme aussi dans les malades, l’évangile de Marc voit le signe de l’emprise des démons sur l’homme. L’évangile serait donc d’abord l’annonce de la délivrance de cette emprise et, en même temps, exercice d’un pouvoir, car il est une parole qui, en « enseignant » les hommes, « ordonne » aux démons et à la maladie de les quitter.
Mais on ne peut parvenir à la délivrance sans la « foi », c’est-à-dire sans croire que l’évangile opère réellement ce qu’il annonce (Mc 5:34). Finalement, la foi n’est autre chose que la repentance elle-même, ou, autrement dit, la transformation de la conscience de l’homme qui, d’homme soumis au pouvoir des démons, devient un homme soumis à la puissance de l’évangile du Christ. On est « sauvé » du péché qui rend esclave des démons, et des conditions de cet esclavage, dans la mesure où on se soumet à la puissance de l’évangile.
Les paroles que Jésus adresse aux apôtres, lors de son apparition, ne sont que le reflet de cette doctrine de la prédication de l’Évangile, telle que Jésus l’avait lui-même enseignée et mise en pratique : les apôtres doivent aller dans le monde entier pour proclamer la bonne nouvelle du salut. Qui croira sera sauvé, c’est-à-dire délivré de l’emprise des démons et, par suite, de ses conséquences, dont la maladie. Celui qui ne croira pas sera condamné, à savoir restera victime de cet esclavage jusqu’à son ultime conséquence, la mort.
Dans cette affirmation, nous trouvons cependant deux éléments nouveaux : d’abord le texte ajoute « et sera baptisé », ensuite sa formulation même est nouvelle.
La corrélation entre baptême et foi est, en effet, postérieure à l’évangile : elle suppose l’existence d’une Église déjà constituée, telle que celle que nous trouvons dans les Actes des apôtres. Quant à la formulation, son ton catégorique, sa précision, sa concision trahissent qu’elle est déjà une formulation dogmatique qui ne peut être issue que de la catéchèse d’une Église. Toute cette phrase est, en fait, une formule de synthèse qui résume, en quelques mots, la théologie du salut telle que Marc la conçoit et telle qu’elle est exposée dans son évangile.
Il faut donc admettre que ces paroles ne sont pas de Jésus, mais de l’Église, qui les met dans la bouche de Jésus pour faire comprendre que c’est lui-même qui agit par la prédication de l’Église. Il s’agit d’un transfert, qui fait connaître le Ressuscité par l’acte qui lui est propre : la rémission des péchés par la prédication de l’évangile. La réunion des apôtres pour le repas n’est qu’une fiction destinée à représenter l’origine apostolique de l’Église.
Tout cela veut finalement signifier que la manifestation du Christ ressuscité a lieu dans la prédication de la rémission des péchés, en ce qu’elle est suivie par la délivrance.
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