ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisAutobiographie |
Au collègeLa poésie d’amour entre Dante et Béatrice, selon la Vita nuovaNouveau regard sur la Vita Nuova |
EN SARDAIGNELE DÉPARTL’ITALIEAu collège d’Arezzo- L’arrivée au collège - Le collège - L’état des lieux - Un mois d’eau d’oignon - Parmi les meilleurs - La clochette des soeurs cloîtrées - La poésie d’amour de Dante . L’amour de Dante . Poèmes et récits . Mes relations avec les femmes . Nouveau regard sur la Vita Nuova - En vacances Le Noviciat Philosophie et départ PUIS LA FRANCE............................................ |
n étudiant la Vita nuova pour la deuxième fois, il se peut qu’elle ne se révèle pas tout à fait de la même façon qu’à la première. Dante aime Béatrice, mais il a des relations avec des « femmes-écran », cachant ainsi au monde son amour pour Béatrice. Cette affirmation peut avoir plusieurs sens, mais l’un d’eux semble s’imposer clairement : l’amour de Dante pour ses « femmes-écran », est sans doute sexuel, mais pas celui avec Béatrice. Il m’était difficile de comprendre comment Dante avait pu aimer Béatrice, alors qu’il la mettait à l’écart pour aimer d’autres femmes. Plus difficile encore était de croire que Béatrice l’aimait, car le comportement de Dante aurait dû susciter en elle non de l’amour mais du mépris, et celui-ci a éclaté. En effet, la dernière fois où le poète la rencontra, il était saisi d’amour pour elle au point de frémir et de trembler d’émotion. Or Béatrice, qui était là avec d’autres femmes, n’a pu s’empêcher de rire avec mépris. Dante, comme nous le savons, se déchaînera dans une défense acharnée de son amour. Mais Béatrice ne reviendra jamais sur ce mépris jusqu’à sa mort, qui interviendra peu de temps après. La croyant désormais dans la gloire du ciel, Dante a pensé qu’elle avait bien compris qu’il l’aimait, et donc qu’elle l’aimait... Optimiste par nécessité ? Mais la nouvelle lecture de la Vita nuova m’a amené à une autre hypothèse. Dante aimait Béatrice et d’autres femmes, mais pas du même amour : les femmes, évidemment, sexuellement, et Béatrice par un amour asexuel. Il convient donc de parvenir à le trouver et à le définir. Je me suis porté au commencement du texte de la Vita nuova, lorsque Dante nous parle de ses deux premières rencontres avec Béatrice. L’un et l’autre étaient dans leur neuvième année. La première fois ils se rencontrent sans aucun échange, sinon par le regard. Dans la deuxième, Béatrice adresse son salut à Dante, qui y trouve son bonheur. S’agit-il du premier moment du surgissement de leur amour ? Non, mais de la prise de conscience par chacun de sa personnalité, de l’un comme homme, de l’autre comme femme. Mais notons que c’est d’abord la femme qui salue l’homme. Ce n’est donc pas le moment de leur amour mais de leur connaissance comme individus, mais l’un ne se connait que par opposition à l’autre. Ce qui permet de comprendre que, à partir de cette reconnaissance, on pouvait parvenir de leur opposition à leur union par l’amour. L’union sexuelle ! Prise de conscience qui définit l’individualité de chacun, et donc son caractère, sa forme d’agir, de penser, d’intelligence, bref disons de l’entité de leur propre individualité. L’individu se découvre et se distingue en face de l’autre. Chacun se définit dans son être individuel, sans que pour autant la sexualité entre en fonction. Or cette prise de conscience est restée dans leur mémoire. Dante s’est connu garçon par Béatrice, et elle fille par lui, avant le lien par la relation sexuelle, par leur personnalité et leur individualité. J’estime que Dante et Béatrice, dans leur première rencontre, ont eu conscience de leur individualité par l’acte par lequel Béatrice avait salué Dante, au point qu’il demeurait envoûté par ce salut, non pas par une relation sexuelle mais par la prise de conscience de leur propre individualité. En comprenant ainsi la relation entre Dante et Béatrice, les problèmes posés au commencement tombent. Sans marquer publiquement la relation d’amour avec elle, Dante manifeste qu’il l’aime comme « prima donna ». Aussi Béatrice n’exige pas d’être aimée sexuellement, puisqu’elle est aimée au-dessus de tout accomplissement sexuel. Mais dans la Vita nuova, alors qu’il y fait allusion en poésie, il évite d’en parler en prose, parce que les deux amours sont en pratique confondus. Peut-on trouver des preuves de cette interprétation ? J’en suis sûr. Je me rapporterai à deux compositions poétiques de la Vita nuova concernant la chanson « Donne qu’avete l’intelletto d’amore », et le sonnet « Tanto gentile e tanto onesta pare, la donna mia… » Dans le premier on trouve l’appel de Dante à toutes les gentilles femmes pour reconnaître Béatrice comme étant, par excellence, le prototype de toutes les femmes courtoises. Ensuite, son image dans un sonnet, comme dans un portait : Béatrice personnification de toutes les femmes gentilles. |
t503650 : 16/12/2020