ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
Introduction |
2- Documents d’histoire ou messages de salut ? |
PROLOGUE INTRODUCTION - La narration des évangiles - Documents d’histoire ? - Processus phénoméno- logique de la foi - Jésus comme Christ - Les évangiles entre raison et foi - Les évangiles comme anti-histoire - Fois - Approche historique de Jésus - Recherche historique sur Judas REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Si les évangiles parlent de Jésus comme du « Christ » et du « Fils de Dieu », sujet et objet d’un message de salut, ils entendent rapporter des faits qui se sont réellement accomplis. En effet, l’action de Jésus se déroule dans un contexte qui se prétend historique. Sa personnalité christique elle-même suppose qu’il soit un homme réel : la foi au Christ selon les Écritures impliquait qu’il vienne dans le monde sous la « forme » réelle d’un homme. Mais les faits relatés présentent-ils bien toutes les conditions pour être effectivement des événements d’histoire ? Seul parmi les évangélistes, Luc a eu le souci d’assurer le lecteur sur le fondement historique de son évangile. En effet, dans son prologue il déclare : « Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des choses qui se sont accomplies parmi nous, suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus ministres de la parole, il m’a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes de toutes les choses depuis les origines, de les exposer par écrit, d’une manière suivie et excellente... » (Lc 1:1-4) Ce souci de recherche de témoignages authentiques est, sans doute, une des qualités propres à un historien. Mais est-ce suffisant ? Pour être historique, une information doit non seulement se fonder sur des témoignages authentiques, mais aussi véridiques. « Authentiques », parce qu’ils doivent remonter, en dernière analyse, à des gens qui ont connu les faits pour les avoir perçus ; « véridiques », parce qu’ils doivent aussi être conformes à ce qui a été perçu, car il arrive de rapporter des faits non tels qu’ils ont été perçus, mais comme ils ont été interprétés, au-delà des limites de l’expérience vécue. Quant aux témoignages des évangiles, on peut dire qu’ils sont originels et authentiques, mais sont-ils aussi historiquement vrais ? En effet, ils présentent Jésus non dans la personnalité de l’homme que les témoins ont connu, mais en celle du Christ, Fils de Dieu, notion qui provenait de l’interprétation des Écritures par la foi et non de l’expérience. Comment Luc peut-il, par exemple, affirmer se référer à des témoins oculaires, alors qu’il décrit un Jésus qui naît, meurt et ressuscite comme fils de Dieu ? Ses témoins auraient-ils vraiment vu en lui, le Fils de Dieu ? La réponse est plutôt qu’ils l’ont cru en le voyant. Mais on omet de dire qu’on croit non en ce qu’on voit, mais en ce qu’on ne voit pas, dont on perçoit des « signes » de crédibilité, définis par des codes. Mais d’où ces codes proviennent-ils ? De l’expérience, ou d’un système sémantique propre aux objets de la foi ? Les témoins, dits « oculaires », ont transmis des choses qu’ils n’ont pas vues, mais dont ils ont perçu des signes, définis par un code de foi. En conséquence leurs témoignages, même authentiques, ne sont pas historiques. Faut-il affirmer que Luc a pris des témoignages de foi pour des témoignages d’histoire ? Il convient de préciser le processus de la foi en Jésus-Christ sur laquelle se fondent les évangiles. |
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t602200 : 05/11/2017