ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisJudas |
II- Du Judas de l’histoire
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1- La mort tragique de Judas |
PROLOGUE INTRODUCTION REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES DU JUDAS DE L’HISTOIRE AU JUDAS DES RÉCITS - La mort tragique de Judas - La mort de Judas - Hakeldama - Témoins de la résurrection - Judas, bouc émissaire - Accusations réciproques - Du compagnon au traître - Raisons et intrigues - Dans le mystère du Christ ÉPILOGUE ANNEXES . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
Hakeldama« La chose a été si manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, qu’ils ont appelé dans leur langue ce champ Hakeldama, c’est à dire champ du sang » (Ac 1:19). La signification du champ dépasse les limites de sa fonction, et devient le symbole de la terre d’Israël, sur laquelle Dieu a vengé le sang du Christ. Les détails des récits retracent le processus de ce symbole : tout d’abord les habitants de Jérusalem ont eu connaissance du fait, au point de nommer ce champ Hakeldama. Tout lieu recevait son nom en mémoire d’une personne qui avait eu du prestige dans la ville. Ce nom, « Hakeldama » se rapporte à Judas, parce que Dieu a vengé par son sang le sang du Christ. Pierre a mis aussi en évidence que cette terre est devenue une terre déserte, dont la désolation était l’accomplissement d’un oracle de David « Que sa demeure devienne déserte et que personne n’y habite » (Ps 69:26). Pourquoi ? Sans doute « parce qu’elle était souillée par le sang de l’homme par lequel le fils de l’homme a été livré » (Mt 26:45). Sa désolation devait rappeler aux habitants que leur ville serait rendue déserte et tachée de sang, comme l’avaient annoncé les prophètes : « J’ai abandonné ma maison, j’ai délaissé mon héritage, j’ai livré l’objet de mon amour aux mains des ennemis... Ils réduisent le champ de mes délices en un désert, en une solitude » (Jr 12:7-10). De même : « Ainsi parle l’Éternel sur la maison du roi de Juda. Je ferai de toi un désert, une ville sans habitants » (Ez 35:4) ; « Malheur à la ville sanguinaire, car le sang qu’elle a versé est au milieu d’elle : j’ai répandu son sang sur le roc nu, pour qu’il ne soit pas recouvert » (Ez 24:6-7). Mais le texte sur la désolation du champ de Judas est aussi l’anathème de la destruction de Jérusalem, que Matthieu et Luc ont attribué à Jésus, alors que la ville était déjà réduite en ruines par Titus : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre maison sera laissée (déserte) » (Mt 23:37-38 ; Lc 13:34-35). Sans doute ces paroles prophétiques reprennent-elles les oracles des prophètes contre la ville, mais de façon spécifique elles se rapportent au verset 26 du psaume 69. En rédigeant cette page des Actes, Luc devait rappeler l’oracle de Jésus contre Jérusalem, rapporté dans son évangile, suggéré sans doute par la vision de la ville abandonnée par ses habitants après la destruction du temple par Titus. Hakeldama ! C’est Jérusalem, la ville de sang ! Et si le champ de Judas était devenu symbole de Jérusalem, Judas s’élevait lui-même à symbole du peuple juif, sur lequel retombait le sang du Christ. |
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t621200 : 09/12/2017