ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


Judas




II- Du Judas de l’histoire
au Judas des récits




1- La mort tragique de Judas



PROLOGUE

INTRODUCTION

REGARD CRITIQUE SUR LES ÉVANGILES

DU JUDAS DE L’HIS­TOIRE AU JUDAS DES RÉCITS
- La mort tragique de Judas
  - La mort de Judas
  - Hakeldama
  - Témoins de la résurrection
  - Judas, bouc émissaire
- Accusations réciproques
- Du compagnon au traître
- Raisons et intrigues
- Dans le mystère du Christ

ÉPILOGUE

ANNEXES


. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .

Les témoins de la résurrection


   Le concile des apôtres s’est achevé par l’élection d’un « témoin de la résurrection », pour remplacer Judas, déchu de son ministère apostolique. Auparavant les apôtres avaient prononcé cette prière : « Seigneur, toi qui connais le cœur de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu’il ait part à ce ministère et à cet apostolat que Judas a abandonné pour aller en son lieu » (Ac 1:24-25).
   Quand Jésus appela les douze pour chasser les démons et annoncer que le royaume de Dieu était proche, ils n’avaient pas encore conscience d’être les témoins de la résurrection. Le devinrent-ils lors de la montée à Jérusalem, par l’annonce de Jésus sur sa passion, sa mort et sa résurrection ? Mais cette prédiction lui a été attribuée pour montrer qu’il n’a subi la passion et la mort que par qu’il les voulait, étant le Christ, le Fils de Dieu. De toute façon, les textes précisent que les apôtres n’avaient pas compris. Dès lors, cette conscience d’être « témoins de la résurrection », ne leur vint qu’après la mort de Jésus, grâce au signe du tombeau vide et à l’interprétation des Écritures.

   Quant à Judas, il aurait été appelé comme les autres à prêcher le royaume de Dieu, mais à la différence qu’il n’avait pas cru que Jésus était le Christ. Convaincu que les signes donnés par Jésus étaient de faux témoignages, il poursuivait sa ruine, rejetant son ministère avant de le trahir.
   Le texte emploie le verbe « Parabaino », qui signifie transgresser, violer, abandonner par mépris. Judas ayant abandonné sa vocation par mépris, il était donc un renégat pour les disciples. Jésus s’était lié à lui par une alliance fraternelle, que Judas avait violée. Il lui avait révélé, comme aux autres, sa mort et sa résurrection, et il n’avait pas cru, par mépris, et il cherchait à le faire échouer dans sa mission. Alors que les autres avaient été érigés en témoins de sa résurrection, Judas n’avait voulu rester que le témoin de sa mort.

   Les apôtres constatèrent que Judas n’avait aidé Jésus dans les moments les plus difficiles de sa vie, quand il était poursuivi et fugitif, que pour en faire un homme fini, en quête d’aide, et poursuivi pour des fautes qui méritaient un jugement : un sauveur à la recherche de son salut. Il ne l’avait aidé dans sa fuite qu’afin de le faire arrêter et de le livrer à la mort. Son attitude apparut ainsi comme un défi lancé à la foi en sa résurrection.
   Pour les apôtres, le péché de Judas fut moins d’avoir livré Jésus que de n’avoir pas cru en lui. Il avait refusé de le comprendre à l’aide de la parole des Écritures, et il avait laissé Satan le convaincre de le faire échouer dans son œuvre de salut. Mais Jésus était ressuscité. Les apôtres y crurent et ils en furent témoins, parce qu’ils en découvrirent les signes non seulement dans le tombeau vide, mais dans le renouvellement de leur propre existence. Du vivant de Jésus, ils avaient espéré devenir « juges » des douze tribus d’Israël, à présent ils en avaient reçu l’héritage et leur tâche était désormais d’annoncer la résurrection, la victoire de la grâce sur le péché, de la vie sur la mort.



juillet 1987




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