ANALYSE RÉFÉRENTIELLE |
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Ennio FlorisL’écriture des évangiles |
Genre littéraire et genre référentiel du discours des évangiles :Les genres référentiels du discours |
Sommaire Introduction La foi en Jésus-Christ Mort et résurrection Refoulement et sublimation de Jésus Tournant historique de l’Église Naissance de l’anti évangile De l’Évangile aux évangiles Structure de l’anti évangile Structure des évangiles Le Jésus de l’histoire Genre littéraire et genre référentiel - Genres référentiels - Structure référentielle - Dissolution catégoriale - Forme littéraire - Genre littéraire . . . . . . . - o 0 o - . . . . . . . |
La question se pose de savoir si la parole se laisse comprendre par sa réduction à un ou plusieurs genres suprêmes. La réponse ne peut être donnée qu’en se rapportant à la « chose », c’est-à-dire au monde, dont la parole est expression. Selon Wittgenstein, le monde ne serait que la totalité des faits. Il n’y aurait donc qu’une seule catégorie, celle des faits. Mais qu’est-ce que le fait ? Si on ne veut pas laisser cette interrogation en suspens, et qu’on passe de l’intuition empirique du mot à son concept, on doit inévitablement chercher à le définir par opposition à d’autres concepts. Or deux lignes d’oppositions nous permettent de le cerner dans son identité : l’une de négation, l’autre de distinction. Selon la première, le fait se définit par la négation de l’acte : le fait est accompli, l’acte à accomplir ; l’un est une situation, l’autre une position ; le premier est déterminé et donc nécessaire, l’autre indéterminé et sui juris. Selon la seconde, le fait se laisse comprendre par opposition à l’imaginaire et au concept, dans la mesure où il se situe dans la zone du non-être de ceux-ci. Ainsi le fait n’a de fonction catégoriale que dans le cadre d’un ensemble : le monde – l’univers des objets – n’est donc pas constitué seulement par des faits, mais aussi par des actes, des fantasmes et des concepts. Dès lors le discours aussi sera déterminé par rapport à ces univers, dont il sera représentatif dans la mesure où il s’articule sur la base des schémas qui régissent leur ordre. En ce qui concerne les faits, ils sont divisés selon un ordre fixe et immuable de succession dans le temps et de situation dans l’espace, ainsi que liés entre eux par des relations de similitudes, d’oppositions et d’interférences. Le discours ne peut les représenter que s’il dispose ses éléments linguistiques dans un ordre proportionné à celui des faits. Autrement dit, le choix des mots ainsi que leur enchaînement et leur juxtaposition selon leurs connotations ne sont pas arbitraires, mais seront dictés par la structure des faits. Le discours doit être descriptif. L’énoncé « Napoléon a vaincu les Romains à Cannes », tout en ayant une signification, n’a pas de sens par rapport aux faits puisqu’il ne se rapporte à rien. Ce même énoncé, par contre, pourrait avoir un sens par rapport à l’univers de l’imaginaire. Ses représentations, en effet, ne sont pas conditionnées par une nécessité, mais déterminées exclusivement par les lois de combinaison de l’imagination créatrice : le discours sera représentatif de l’imaginaire lorsqu’il devient précisément instrument de l’imagination, n’obéissant qu’à la loi d’association par similitude, proportion et convenance. La figuration résultant de l’articulation des mots est arbitraire, autrement dit elle n’existe que dans l’imagination. Ainsi le discours est-il descriptif en ce qu’il est aussi productif. Libre de tout conditionnement, le discours imaginaire peut bien associer Napoléon avec Cannes, puisque ces deux mots sont vidés de toute référence à l’histoire pour ne se rapporter qu’au fantasme qui résulte précisément de leur union. Dans l’univers logique, les concepts s’engendrent par des relations d’opposition, et ils s’ordonnent selon des rapports de conséquences et de réductions. Le discours est représentatif des concepts lorsqu’il devient instrument de cette activité logique. Les mots et les phrases s’articuleront dans des enchaînements de déductions et de jugements : il sera argumentatif. Quant aux actes, enfin, ils constituent un univers de décisions et de positions qui visent précisément à changer la situation des faits. Leur loi est le volontaire. Le discours est représentatif des actes lorsqu’il est lui-même un acte, c’est-à-dire un signe pris non pour ce qu’il signifie mais pour ce qu’il est apte à entraîner la persuasion. Son caractère est d’être performatif. Il va de soi que ces quatre genres suprêmes de discours impliquent des espèces, selon le degré de leurs oppositions différentielles. La narration, par exemple, se divisera en historique et géographique, physique et psychologique, etc. selon le niveau de l’univers des faits. L’imaginaire, tout en étant arbitraire, se divisera en mythe et roman, féérie et fable, etc. selon les lois de ses propres combinaisons. L’argumentation sera philosophique ou scientifique, etc. selon le degré du concret. Enfin le discours performatif sera processuel ou politique, éducatif ou publicitaire, etc. selon la visée de l’action. |
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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() tg10100 : 28/03/2021 |