ANALYSE  RÉFÉRENTIELLE
ET  ARCHÉOLOGIQUE


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Ennio Floris


L’écriture  des  évangiles




Genre littéraire et genre référentiel du discours des évangiles




Sommaire

Introduction

La foi en Jésus-Christ

Mort et résurrection

Refoulement et sublimation de Jésus

Tournant historique de l’Église

Naissance de l’anti évangile

De l’Évangile aux évangiles

Structure de l’anti évangile

Structure des évangiles

Le Jésus de l’histoire

Genre littéraire et genre référentiel
- Genres référentiels
- Structure référentielle
- Dissolution catégoriale
- Forme littéraire
- Genre littéraire



. . . . . . . - o 0 o - . . . . . . .


   Les problèmes que nous avons rencontrés dans les différentes analyses de la composition des évangiles et qui concernent surtout leur unité aussi bien littéraire que référentielle nous obligent à jeter un regard en arrière afin de cerner le genre de leur discours.

   Dans la critique littéraire, on parle de « genres littéraires ». Ceux-ci relèvent des paradigmes, où le discours est divisé en classes selon l’articulation du récit. On dira par exemple qu’un récit est de genre narratif et un autre épistolaire dans la mesure où le premier est descriptif, par l’emploi, entre autres, de la troisième personne, et l’autre communicatif, adressé d’une personne à une autre.
   C’est une classification qui reste au niveau de la forme, ignorant totalement les rencontres et les distinctions que les mêmes discours peuvent avoir au niveau de la référence, et donc par rapport au mode d’approche de l’objet. Un discours épistolaire, en effet, possède la même fonction qu’un discours narratif lorsqu’il est fictif et le second romanesque. Il est aussi impossible de distinguer le roman de l’histoire, puisqu’il s’agit dans les deux cas d’un discours narratif. De même les dialogues philosophiques pourraient être inclus dans le genre dramatique, du fait qu’ils sont dialogués et se divisent en actes et scènes.

   Les limites des genres littéraires justifient la nécessité d’une recherche des « genres référentiels ». La parole, en effet, n’est pas un pur syntagme, c’est-à-dire un collage de signes conséquence de la formation opératoire de la langue, mais un syntagme incarné dans la praxis de communication des hommes dans le monde. Véhicule de communication, elle est aussi représentation du monde. À ce niveau, la recherche des « genres » du discours coïncide avec celle des fondements de l’essence de la parole. Le mot « genre » prend ici la valeur de catégorie, c’est-à-dire d’élément ultime et irréductible, où la parole trouve le fondement de sa propre identité et de ses propres différences.

   En ce qui concerne les évangiles, j’entends rechercher avant tout le genre référentiel, pour en arriver ensuite au genre littéraire. À ceux qui, croyants, pourraient objecter que cette recherche est étrangère aux évangiles puisqu’ils ne seraient pas un discours comme les autres, connaissable par des catégories rationnelles, mais unique en tant que parole de Dieu, je réponds que, pour cette raison, elle deviendrait encore plus nécessaire et inévitable. Car pourrait-on connaître le caractère unique de ces écrits sans les mettre en confrontation avec les catégories rationnelles afin de constater leurs limites à leur égard ? Faute de quoi, la prérogative « parole de Dieu » ne serait qu’une prétention tout à fait arbitraire : elle ne désignerait pas une propriété du discours des évangiles, mais le mode d’une démarche interprétative qui ne pourrait être que subjective.



c 1980




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tg10000 : 28/03/2021