RENAISSANCE
« Copernic » ou « Galilée » ?
L’essai de plusieurs méthodes « modernes » de lecture des évangiles ne m’a pas apporté de réponse satisfaisante. L’analyse ne rend pas compte des « bizarreries » du texte. Elle le banalise au point que l’importance prise par
Jésus dans l’Histoire en devient inexplicable :
Jésus y apparaît plus ou moins comme un
messie «
liquidé par les Romains et trahi par ses disciples, qui ont transmis de sa vie une mémoire dépolitisée et tronquée » (selon le résumé de
Thibaud) et je ne m’explique pas comment un tel souvenir («
tronqué » et aseptisé) pourrait avoir eu un retentissement si grand dans tout
l’empire romain.
Floris est le premier auteur à m’avoir rendu compréhensibles les textes évangéliques. Je dirai même qu’il me les a « rendus » tout court, car à présent, je puis m’en inspirer.
Il y a en lui, plutôt qu’un «
Copernic », un «
Galilée ». Car s’il reste dans l’histoire, ce sera pour sa
méthodologie rigoureuse, et pour les interdictions successives que des Églises – catholique en 1951, puis protestante en 1969 – ont prononcées contre ses recherches. Ces deux raisons seront plus importantes encore que les conclusions auxquelles il a abouti, dont certaines pourront être contredites par les travaux ultérieurs. Car, s’il ne résout évidemment pas tous les problèmes, il offre pour les aborder une
méthode générale, cohérente, et vérifiable – même si elle reste bien sûr, dans sa mise en œuvre, un travail de spécialiste.
(1)
Pour
Floris comme pour
Galilée «
clarté ne signifie pas manque de précision et de cohérence: ce mot signifie au contraire précision des concepts, détermination des rapports, et par conséquent véritable compréhension » (
Geymonat,
Galilée, p. 100).
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(1) Une théorie des comètes a été brillamment défendue dans le Discours sur les comètes (prononcé et publié en 1619 par Mario Guiducci) puis dans l’Essayeur (lettre publiée en 1623 par Galilée). Ces textes sont des modèles de méthodologie scientifique et montrent la fragilité des arguments présentés en faveur de la thèse adverse. Mais c’est cette dernière qui s’est avérée correcte par la suite...