CULTURE SÉMITIQUE,
OU ARCHÉOLOGIE DE L’ÉCRITURE ?
Tenir compte de l’influence hellénistique dans les évangiles
Puisque les évangiles, tels que nous les connaissons, ont été écrits en langue grecque pour convertir des
païens (et des
juifs) de culture grecque, une question reste posée : en quoi les
compositeurs de ces évangiles «
nous » ressemblaient-ils, en quoi leurs textes étaient-ils aussi – bien que pas seulement – de culture grecque ?
Il me semble que
Floris répond mieux à cette question que les exégètes et historiens qui insistent principalement sur la connaissance du judaïsme et des structures sociales, politiques et religieuses de la
Palestine au premier siècle.
Certes, «
il ne faut pas sous-estimer l’importance des recherches historiques actuelles sur le contexte juif et particulièrement galiléen de la prédication de Jésus », notamment «
l’histoire du pharisaïsme d’avant la chute du Temple en 70 », comme le faisait remarquer
Jean-Daniel Dubois en commentant
Sous le Christ, Jésus (revue
Autres Temps, 1987, n° 14). À cet égard, les diverses interventions de
Maccoby dans
Corpus Christi sont extrêmement intéressantes.
Il ne faudrait pas pour autant mésestimer l’autre aspect de la question, que confirment les résultats obtenus par
Floris et que soulignent aussi
Mordillat et
Prieur dans l’introduction aux livrets : «
Le cadre dans lequel les textes évangéliques ont été écrits [c’est]
au moment où le christianisme émerge du judaïsme palestinien et s’en sépare »... pour pénétrer
l’empire romain et la culture hellénistique. Pour les contester, certes, mais aussi pour s’y intégrer et les phagocyter.