Sommaire
GENÈSE ET MÉTHODE D’APPROCHE DES RÉCITS
LECTURE DU RÉCIT DE MATTHIEU
LECTURE DU RÉCIT DE LUC
L’annonce faite à Marie
La visite à Élisabeth
Le recensement
Couché dans une crèche
Les bergers
Le nom de Jésus
La purification
Un homme appelé Syméon
Le signe de la contradiction
- Introduction
- Jésus, couché et déposé
- Caractéristiques du signe
- Du signe au signifié
L’épée
Anne la prophétesse
Marie gardait ces paroles
CONCLUSION
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Jésus, enfant couché et mort déposé
Pour bien comprendre cette image, il faut considérer Jésus à partir de l’attitude de ceux qui s’interrogeaient sur son messianisme.
Cette interrogation nous oblige à penser que la vie de Jésus n’offrait pas, à première vue au moins, des preuves suffisantes pour écarter tout doute. En particulier, deux faits sont obscurs et très troublants, les conditions de sa naissance et les circonstances de sa mort.
Tout le monde s’attendait à une naissance prestigieuse et royale du Christ. On croyait ainsi qu’il viendrait du ciel, avec puissance et gloire. Or Jésus, non seulement était mort comme un criminel et un esclave, mais avait aussi été un enfant sans père. Même si, de son vivant, il avait opéré des prodiges et montré une puissante personnalité, il n’avait pas pu échapper aux tristes conditions de cette naissance et de cette mort, homme vaincu par le mal plutôt que sauveur du péché.
Pour croire en son messianisme, il fallait donc un « signe », c’est-à-dire un prodige de Dieu, aussi décisif et extraordinaire que sa naissance et sa mort avaient été ambiguës et honteuses. L’Église avait répondu par la foi en la résurrection, mais puisque celle-ci demeurait un événement caché, réservé aux croyants, les juifs se trouvaient dans la nécessité de demander un signe de ce signe, dans le but d’en reconnaître l’authenticité.
Même pour ceux qui y croyaient, il fallait expliquer les faits troublants de cette naissance et de cette mort. Pourquoi était-il né et mort ainsi, alors qu’il était le Christ ? Celui-ci pouvait-il naître et mourir dans de telles conditions sans porter atteinte à sa personnalité ? Ce sont ces interrogations qui ont conduit l’Église à comprendre les circonstances de la naissance et de la mort de Jésus non comme des faits ignominieux, mais comme des « signes », c’est-à-dire des marques de leur caractère messianique. Ainsi l’Église ne trouva-t-elle plus en eux des obstacles au messianisme de Jésus et n’eut-elle plus besoin de recourir au prodige demandé par les juifs.
Les paroles de Syméon veulent préciser cette nouvelle orientation herméneutique et apologétique de l’Église. Le mode de naissance et de mort de Jésus furent considérés comme des signes véritables, que Dieu avait cependant enveloppés d’énigme et d’ambiguïté afin d’éprouver le cœur des hommes à l’égard de son Christ.
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