Sommaire
GENÈSE ET MÉTHODE D’APPROCHE DES RÉCITS
LECTURE DU RÉCIT DE MATTHIEU
LECTURE DU RÉCIT DE LUC
L’annonce faite à Marie
La visite à Élisabeth
Le recensement
Couché dans une crèche
Les bergers
Le nom de Jésus
La purification
Un homme appelé Syméon
Le signe de la contradiction
- Introduction
- Jésus, couché et déposé
- Caractéristiques du signe
- Du signe au signifié
L’épée
Anne la prophétesse
Marie gardait ces paroles
CONCLUSION
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De l’extériorité du signe à l’intériorité du signifié
Pour l’auteur du récit, ce critère ne se trouve pas au niveau du signe : seul celui qui le connaissait par avance peut reconnaître ce qui se cache derrière le signe. Il faut donc passer de l’extériorité du signe à l’intériorité du signifié, de la vision du sensible à la vision de la chose. Or cette vision se passe au niveau des « pensées du cœur » (Lc 2:35).
En traduisant le texte de façon rigoureuse, il conviendrait de dire « dialogue du cœur ». Il s’agit du lieu où chacun parle avec lui-même, s’interrogeant sur sa propre existence. La vision de la chose est conditionnée par l’attitude de l’homme dans ses interrogations. S’il se pose en dieu, avec la fausse conscience de pouvoir répondre par lui-même, la parole ne se révèlera pas en lui. Si, par contre, il s’humilie, il lui sera donné d’entendre et de voir. Seuls ceux à qui cela sera donné pourront donc reconnaître le signe du Christ, les autres resteront dans l’ambiguïté et ne pourront comprendre le signe que comme une contradiction.
Par sa naissance et par sa mort, Jésus devient le signe de la « contradiction », autrement dit du jugement de l’homme, car il poussera chacun à extérioriser les attitudes cachées des décisions de son cœur. Son ambiguïté devient une épreuve par le feu, où chacun montrera s’il est de Dieu ou de l’adversaire, s’il est disposé à la foi ou à la négation de Dieu.
C’est dans ce cadre qu’il faut aussi comprendre l’affirmation que l’enfant est destiné à amener « à la chute et au relèvement de plusieurs en Israël » (Lc 2:34) : il s’agit de l’issue de la grande controverse entre le judaïsme et le christianisme. Pour ne pas avoir cru au messianisme de Jésus, les juifs sont restés dans une vaine attente, esclaves de la loi, encore recouverts par l’ombre des images ; la chute de Jérusalem a coïncidé avec leur perdition comme peuple. Ceux qui par contre ont reconnu le Christ ont retrouvé leur propre résurrection dans l’accomplissement des temps.
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